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Amendes en hausse pour jets de détritus : "Il y a énormément de délinquance environnementale qui se développe", dénonce France Nature Environnement

Brune Poirson a annoncé dimanche une augmentation des amendes pour ceux qui jettent des détritus sur la voie publique. Pour le vice-président de France Nature Environnement, "élargir l'arsenal c'est bien, mais il ne faut pas rester dans les effets d'annonce".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un masque  sur une plage de Nice dans le département des Alpes-Maritimes, le 22 mai 2020 (photo d'illustration). (VALERY HACHE / AFP)

Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, affirme dimanche 7 juin sur franceinfo qu'"il y a énormément de délinquance environnementale qui se développe". La secrétaire d'État Brune Poirson a annoncé dimanche 7 juin une augmentation des amendes pour ceux qui jettent des détritus sur la voie publique, notamment des mégots, des masques ou des gants. Aujourd'hui, la sanction s'élève à 68 euros avec une majoration jusqu'à 180 euros "en cas d'oubli ou de non-paiement dans les délais". Dans le cas d'un renforcement des mesures, l'amende sera de 135 euros pouvant aller jusqu'à 375 euros. Jean-David Abiel a estimé qu'"au-delà des effets d'annonce, il faut vraiment engager les choses sur la durée".

franceinfo : Punir plus sévèrement et frapper au portefeuille ceux qui polluent l'espace public, c'est une bonne idée ?

Jean-David Abel : Oui et non. Élargir l'arsenal c'est bien, mais en même temps, il ne faut pas rester dans les effets d'annonce. C'est des choses qui se construisent dans le long terme. Il faut de la prévention, de la sanction, mais il faut surtout une volonté continue et des moyens. Et ça, c'est vrai que c'est quelque chose qu'on ne voit pas forcément en matière de réglementation environnementale. On a une annonce, très bien, mais après ? Il y a énormément de délinquance environnementale qui se développe et qui continue et sur laquelle l'État et des préfets sont très peu actifs. Au-delà des coûts et des effets d'annonce, il faut vraiment engager les choses sur la durée.

Pensez-vous qu'on a abandonné l'environnement pendant l'épidémie de coronavirus ?

Oui, parce que les urgences sanitaires et même l'urgence économique prennent le devant, et c'est normal dans cette crise. En même temps, on a vu qu'il y a eu, parallèlement à la crise, énormément de réflexion sur l'impact de notre système économique, sur le rôle de l'État, la place du marché, etc. Il y a eu énormément de propositions qui ont été faites. Par exemple, le Haut conseil pour le climat, que le gouvernement a installé lui-même, a fait dès avril un certain nombre de recommandations. Et l'on voit malheureusement qu'en sortie de crise, le gouvernement ne respecte pas les recommandations données par ce Haut conseil du climat.

Que pensez-vous du plan d'aide du gouvernement pour soutenir la filière automobile ?

On doit comprendre qu'il y a un péril économique très fort sur énormément de filières, pas seulement des filières industrielles. Et il est tout à fait normal que l'État agisse dans un court terme pour éviter des impacts sociaux encore plus forts et un accroissement des fragilités ou de la précarité pour des millions de personnes. Mais en même temps, ce sont des enjeux de court terme. Ils n'ont que le mot croissance à la bouche, sans prendre en compte des enjeux de long terme, c'est un péril pour se précipiter sur un autre. La question, ce n'est pas forcément de ne pas aider la filière automobile, par exemple, qui génère beaucoup de travail pour des sous-traitants, mais c'est de lui donner un cadre d'investissement qui fasse qu’à trois, cinq, huit ans, la mobilité individuelle soit vraiment transformée.

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