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Agence dédiée aux crises sanitaires, partage d'indicateurs... Bruxelles dévoile son projet d'"Union de la santé"

La Commission européenne propose un arsenal censé assurer une meilleure coordination et des moyens d'actions communs pour affronter les futures crises sanitaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, durant une conférence de presse à Bruxelles, le 11 novembre 2020.  (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU AGENCY / AFP)

Vers une Europe de la santé ? Alors que les Vingt-Sept font face en rangs dispersés au Covid-19, Bruxelles a dévoilé mercredi 11 novembre son projet d'"Union de la santé" pour donner à l'Union européenne les moyens d'affronter les futures crises sanitaires. "Nous vivons dans un monde où les maladies infectieuses peuvent émerger à tout instant, nous devons être prêts pour la prochaine pandémie", a insisté la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, lors d'une conférence de presse.

Alors que les questions de santé relèvent de la compétence des Etats membres, mais l'UE entend ne pas se trouver désarmée à la prochaine pandémie : la Commission européenne propose ainsi un arsenal censé assurer une meilleure coordination et des moyens d'actions communs.

Partage d'indicateurs sanitaires

L'UE demande l'élaboration d'un plan européen de préparation aux crises sanitaires, décliné au niveau national, avec des audits et "tests de résistance" réguliers. Un "système de surveillance intégré" serait établi au niveau européen et les Etats appelés à intensifier le partage d'indicateurs sanitaires (lits d'hôpitaux disponibles, capacités de soins intensifs...).

Dans la crise du Covid, "nous n'avions pas accès à des données comparables entre les Etats, cela compliquait la coordination, alimentait la confusion et la défiance des citoyens", a confié Stella Kyriakides dans un entretien à quelques journalistes.

"Anticiper les menaces" 

Au cœur du dispositif, l'UE veut créer une nouvelle autorité, équivalent de l'Autorité pour la recherche et développement avancée dans le biomédical (Barda) aux Etats-Unis, qui dépend du ministère de la Santé et dispose de moyens colossaux pour collaborer avec les laboratoires. En cas d'urgence sanitaire, "nous devons rapidement déployer les réponses les plus avancées, médicales ou autres, nous devons connaître les innovations bio-médicales pertinentes, nous devons avoir les capacités de développer et stocker les composants essentiels", observe Stella Kyriakides. "Cette nouvelle autorité marquera une révolution pour notre préparation stratégique, notre capacité à anticiper les menaces, à avoir une réaction commune", s'enthousiasme-t-elle, sans livrer de détails.

L'agence, baptisée Health Emergency Response Authority (Hera), fera l'objet d'une proposition formelle, fin 2021, pour une entrée en service attendue en 2023. Elle s'efforcera de nouer des partenariats public-privés avec l'industrie pharmaceutique et les organismes de recherche.

Un état d'urgence sanitaire européen

Au-delà, Bruxelles propose de consolider le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), dont le mandat sera "renforcé" avec des fonds et effectifs supplémentaires. "Il disposera d'un système pointu pour surveiller en temps réel les maladies émergentes et menaces sanitaires", fournir des recommandations, et "sera capable de mobiliser et déployer des équipes d'assistance", en cas de foyers épidémiques, souligne Stella Kyriakides.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) sera dotée de tâches et effectifs supplémentaires, pour surveiller les risques de pénuries de médicaments et dispositifs médicaux, et pour faciliter les essais et procédures d'approbation de potentiels traitements cruciaux.

Enfin, l'UE pourra déclarer l'urgence sanitaire à l'échelle européenne, "en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mais de façon autonome", ouvrant la voie à une coordination accrue, à l'acquisition et au stockage de médicaments.

"Nous investissons pour l'avenir", affirme Stella Kyriakides, évoquant un budget de "moins de 100 millions d'euros par an" pour les mesures proposées. Beaucoup s'inscrivent dans les objectifs du programme UE4Health déjà inscrit au budget 2021-2027 de l'UE, mais l'augmentation du budget des agences européennes devra être négociée à part.

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