Congé de proche aidant, aide au répit... Les dispositifs pour les aidants restent encore méconnus
La journée nationale des aidants a lieu dimanche 6 octobre. En France, au moins neuf millions de personnes s'occupent d'un parent handicapé ou âgé. Ce soutien est souvent indispensable mais aussi épuisant pour ces aidants qui peuvent bénéficier d'aides spécifiques. Souvent méconnues, elles ne sont pas très sollicitées par les principaux concernés.
Ces dernières années, plusieurs lois ont tenté de rendre officiel la place et le rôle des aidants avec, par exemple, la création d'un congé de proche aidant. Il permet de suspendre ou de réduire son activité professionnelle pour s'occuper d'un proche. L'employeur ne peut pas refuser ce congé. Depuis 2020, il est d'une durée maximale de trois mois et peut être indemnisé. Le salarié ne touchera pas forcément l'équivalent de son salaire, puisque l'allocation journalière correspond au Smic, et cette indemnisation est limitée à 66 jours.
Au moins vingt fois moins de bénéficiaires que de personnes éligibles
Peu d'aidants sollicitent cette aide. Environ 13 000 aidants en ont bénéficié en 2023, alors que le gouvernement avait estimé en 2020 qu'un peu plus de 300 000 personnes étaient éligibles à ce nouveau dispositif. S’il existe aussi peu de bénéficiaires, c'est en partie parce que cette aide est encore récente. Un rapport d’évaluation de l’allocation journalière du proche aidant, publié en 2022 par la direction de la sécurité sociale, pointe aussi une communication trop floue. L'allocation, tout comme le congé proche aidant, restait trop méconnue notamment auprès des structures qui peuvent conseiller les aidants, selon ce rapport.
"L'aide au répit" est un autre dispositif qui permet aux aidants de confier leur proche à un établissement spécialisé, un Ehpad ou un relais au domicile, par exemple, pendant quelques heures ou quelques jours. Pour avoir droit à cette aide au répit, il faut que son proche bénéficie de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA). Il faut aussi réussir à trouver une place en établissement, ce qui n'est pas toujours évident. L'an dernier, le gouvernement a promis de créer 6 000 places supplémentaires avec l'objectif d'atteindre les 40 000 places d'ici 2027. Cela suffira-t-il pour offrir "15 jours de répit par an" aux aidants, comme l'avait promis le candidat Emmanuel Macron en 2022 ?
Selon plusieurs études du ministère de la Santé, près de 900 000 personnes consacrent au moins vingt heures par semaine à leur proche. Ce dévouement pèse sur l'organisation de la vie quotidienne, mais aussi sur la santé des aidants. Près de la moitié d'entre eux estiment que l'aide qu'ils apportent a une conséquence sur leur santé physique et mentale.
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