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"C'est le moment de réagir" : l'ONU organise un sommet inédit sur la tuberculose devenue la maladie infectieuse la plus meurtrière

La tuberculose qui affecte chaque année 10 millions de personnes dans le monde, est au coeur d'une première rencontre internationale, mercredi, à l'initiative des Nations unies. 

Article rédigé par Mariam El Kurdi - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un medecin regarde des radios de poumons. (Illustration).  (PHOTO PIERRE HECKLER / MAXPPP)

Pour beaucoup la tuberculose est synonyme de maladie lointaine et oubliée. Mais la tuberculose est devenue la maladie infectieuse la plus mortelle au monde selon l’Organisation mondiale de la santé. En 2017, 10 millions de personnes ont contracté la maladie selon l'OMS, et 1,5 million en sont mortes. La problématique est à l'étude mercredi 26 septembre lors d'un sommet international voulu par l'ONU.

La maladie recule moins que le sida 

"Le nombre de cas de tuberculose continue de baisser" chaque année, explique Pierre-Yves Norval, médecin, ancien expert de l’OMS sur la tuberculose. "Mais la baisse est moins importante que d’autres maladies, en particulier le sida". 

Actuellement, la baisse du nombre de cas de tuberculose pour 100 000 habitants est de 2% par an sur le plan mondial alors qu’il "faudrait une baisse de 5 à 10 % par an pour atteindre l’objectif de 2030 de l’OMS qui est d’éradiquer la maladie", affirme l’expert.

L'Afrique et l'Asie principalement touchés

Les principaux pays concernés par la maladie sont l’Inde, l’Indonésie, la Chine et les pays d’Afrique subsaharienne tels que le Kenya, le Nigeria, le Zimbabwe, la République démocratique du Congo, où les populations pauvres sont plus vulnérables et dont plus exposées. En Afrique, il y a même "une stagnation" du nombre de cas chaque année, note le médecin.    

Pourtant les traitements existent, et sont globalement efficaces, mais les moyens manquent pour lutter contre la tuberculose, faute d’investissements des grandes puissances selon les ONG. "C’est un manque de connaissance de la problématique", déclare Cathy Hewison, du département médical de Médecins sans frontières, qui estime que "c'est le moment de réagir".

Longtemps les pays riches ont pensé que le problème était déjà réglé, donc ils n’ont pas investi pour la recherche, pour l’amélioration du diagnostic, ou des traitements

Cathy Hewison

à franceinfo

Le diagnostic et la prévention de la maladie restent difficiles

"Il y a 600 000 nouveaux cas par an de tuberculoses multi-résistantes, c’est-à-dire résistantes aux antibiotiques", indique Pierre-Yves Norval. "Et seulement 30 % sont dépistés, mis en traitement et notifiés", ajoute-t-il. "De manière générale, le dépistage de toutes les formes de tuberculose est insuffisant et nécessite un effort", poursuit l’expert, qui souligne également un "manque d’argent investi pour la recherche et les traitements".  

Selon Médecins sans frontières, il faudrait débourser un milliard d'euros supplémentaire par an uniquement pour la recherche sur la tuberculose, soit près de deux fois plus que la somme investie actuellement. Un message lancé aux responsables politiques de la planète.  

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