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Asthme : les adolescents en première ligne

"Contrôlez votre asthme, ne vous laissez pas dominer", c’est le slogan de la Journée mondiale de l’asthme, organisée le 2 mai 2017, à l’initiative de l’association Asthme et Allergies. Une mise en garde qui s'adresse en particulier aux adolescents.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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  (ALEXANDER RATHS / 55650494)

En France, entre 2,5 et 3 millions de personnes sont asthmatiques, dont 25% d’enfants et d’adolescents. Chaque jour, sept personnes meurent à la suite d'une crise d'asthme. Des décès qui, de l’avis des spécialistes, pourraient être évités si l’asthme était dépisté à temps et si les patients suivaient leur traitement.

"Les dernières données disponibles font état d’environ 50% des patients qui ne suivent pas les prescriptions conseillées par leur médecin, et ce, quelle que soit la sévérité de l’asthme", souligne le Pr Chantal Raherison-Semjen, pneumologue au CHU de Bordeaux.

Les adolescents en première ligne

Chez les adolescents, en particulier, "le problème est crucial", note la spécialiste. "L’adolescence est une période pendant laquelle il est particulièrement difficile d’accepter une maladie chronique, et cette période coïncide parfois avec le début du tabagisme", fait remarquer la pneumologue. Pour elle, le problème de la non-observance des traitements est d’autant plus important que "c’est à partir de l’adolescence que surviennent certaines crise d’asthmes pouvant aboutir à des décès".

"C’est la raison pour laquelle la Fondation du souffle et la Fédération nationale de pneumologie ont axé cette journée de prévention sur le traitement de l’asthme chez les adolescents", souligne la spécialiste.

Les enfants globalement mieux pris en charge

Du côté des enfants, en revanche, il est difficile de savoir si les traitements sont bien suivis ou non, car "ce sont les parents qui les administrent et cela dépend donc de leurs croyances en l’efficacité du traitement et de leurs éventuelles craintes quand aux risques d’accoutumance, notamment ", fait remarquer le Pr Raherison-Semjen.

En revanche, "lorsque l’on interroge les pneumopédiatres, on s’aperçoit que l’éducation thérapeutique semble mieux fonctionner pour les enfants que pour les adultes". L’éducation thérapeutique a pour objectif de rendre le patient autonome dans la gestion de sa maladie, de ses crises et de son traitement au travers de séances d’information et de sensibilisation à l’asthme et à sa prise en charge.

Enfin, il existe un meilleur suivi de l’asthme dans les établissements scolaires grâce aux projets d’accueil individualisés. Pour la spécialiste du CHU de Bordeaux,"ces projets permettent une meilleure sensibilisation des enseignants et des éducateurs sportifs, notamment, à l’asthme pour l’accueil en milieu scolaire".

La place du médecin généraliste

Quant aux adultes, outre des problèmes d’observance des traitements, il est particulièrement difficile de les faire adhérer aux programmes d’éducation thérapeutique. "En ambulatoire, on essaye de convaincre les patients de l’utilité de ces programmes, mais cela demande beaucoup d’effort et, in fine, on a beaucoup de mal à faire adhérer les patients, bien que les structures existent pour cela", note la pneumologue. Selon elle, ce qui fonctionne le mieux, ce sont les prestations de réhabilitation respiratoire avec exercice physique. "L’éducation thérapeutique peut alors être faite au cours de ces séances où le patient réapprend à faire de l’exercice physique en fonction de sa capacité respiratoire", souligne-t-elle.

Mais pour la spécialiste, dans la mesure où la majorité des patients sont pris en charge par un médecin généraliste, "il est important qu’en dehors des prescriptions, ces médecins donnent des conseils pour la bonne observance des traitements et expliquent pourquoi celle-ci est indispensable".

 

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