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Mannequins trop maigres : regardez ce que la loi changerait dans les magazines

Article rédigé par Nicolas Enault
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Campagnes d'affichage et couvertures de magazines. (NICOLAS ENAULT / FRANCETVINFO)

L'incitation à la maigreur excessive et le recours aux mannequins décharnés pourraient bientôt être interdits. Sur la base des mesures en discussion au Parlement, francetv info a pu constater que l'emploi de ces tops était la norme dans les médias.

Quarante top models, mais à la fin, il n'en reste que cinq. Il ne s'agit pas d'un nouveau concept d'émission de téléréalité mais du résultat d'une étude menée par francetv info sur les égéries d'une cinquantaine de campagnes de publicité. Etude dont il ressort, en gif, que les marques, magazines et agences emploient abondamment des mannequins très maigres.

Une pratique qui pourrait bientôt prendre fin. L'interdiction de recruter des mannequins trop maigres pourrait, en effet, entrer prochainement en vigueur en France, afin de lutter contre l'anorexie, qui touche entre 30 000 et 40 000 personnes dans le pays. Les amendements à la loi santé, adoptés par les députés début avril, pourraient en effet être validés par le Sénat avant l'été, selon Le Monde.

Le texte vise à sanctionner l'incitation à l'amaigrissement excessif et à empêcher les agences de recruter un mannequin dont l'indice de masse corporelle (IMC) serait inférieur à des niveaux définis. Ce minimum sera proposé par la Haute Autorité de santé et devrait se situer aux alentours de 18 (par exemple 55 kg pour 1,75 m). Cette valeur est déjà en deçà de celle dont se sert l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour définir l'état de maigreur.

Etat de dénutrition

Francetv info a calculé l'IMC de quarante mannequins, parmi les plus célèbres, qui font régulièrement les unes des magazines et qui sont sollicitées par les plus grandes marques françaises. Seules cinq d'entre elles ont un IMC supérieur à la limite fixée par l'OMS, comme le super top israélien Bar Refaeli (1,74 m pour 58 kg, soit un IMC égal à 19,16) ou Kendall Jenner. 

La top model Bar Refaeli sur le tapis rouge de la douzième cérémonie de remise des prix de la mode Marie Claire, à Madrid (Espagne), le 19 novembre 2014. (ABRAHAM CARO MARIN / SIPA)

Avec une taille et un poids moyen de 1,78 m et de 53,5 kg, les autres sont toutes en dessous du seuil de l'IMC et ne pourront plus être recrutées en France, si les amendements sont votés. Une dizaine a même un IMC inférieur à 16, chiffre interprété par l'OMS comme un état d'anorexie ou de dénutrition. 

C'est par exemple le cas de la top model hongroise Vanessa Axente, qui du haut de son mètre quatre-vingt pèse 50 kg (soit un IMC égal à 15,43). A 20 ans, elle a déjà posé pour des marques prestigieuses comme Chanel, Calvin Klein ou encore Prada.

La top model Vanessa Axente lors du gala des Fashion Awards du magazine Vogue, à New York, le 3 novembre 2014. (MARCO SAGLIOCCO / SIPA)

Si cette mesure suscite des critiques car des éléments déterminants comme le sexe, l'âge ou encore l'origine ethnique ne sont pas pris en compte dans le calcul, elle est néanmoins déjà utilisée en Israël, premier pays à avoir banni les mannequins trop maigres, en 2012. 

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