Les urgences hospitalières au bord de l’implosion sociale
"Stress", "épuisement", "saturation", "dégradation de la qualité d'accueil" : les mots ne sont pas ceux d’un tract de revendications ou de colère, mais d’une très sérieuse note confidentielle rédigée par le service central du renseignement territorial du ministère de l'Intérieur, relevée par nos confrères du Parisien.
Détérioration dangereuse des conditions de travail
Il ne s’agit pas tant des salaires, mais surtout des conditions de travail, tant en région parisienne qu’ailleurs en France : des hôpitaux débordés par l'afflux des malades, personnes âgées en particulier, et par le manque de lits.
La situation devient intenable
Pour Patrick Pelloux, le médiatique président de l’Association des médecins urgentistes de France et urgentiste au SAMU de Paris, la situation devient intenable.
"Il y a une mauvaise adéquation entre les besoins de la population, ceux des professionnels des urgences, du SAMU/SMUR et des pompiers, et les financements alloués par les pouvoirs publics. Et ça ne date pas d’hier ", explique l’urgentiste.
Le gouvernement accuse... la grippe
Côté gouvernement, la ministre de la Santé, citée dans le Parisien, relativise : "L'hiver est une période de grande fatigue pour le personnel des urgences qui a été confronté cette année à une épidémie de gastro à Noël, puis une importante épidémie de grippe. Il peut y avoir des situations de crise localement, nous les avons identifiées, nous les suivons de près avec les agences régionales de santé. »
Suicides et burn out sont devenus une inquiétante réalité
Pour Patrick Pelloux, c'est au mieux pêcher par angélisme, ou au moins méconnaitre les réalités des services d'urgence ."Comme d’habitude, les pouvoirs publics découvrent qu’il y a la grippe en hiver, et ils découvriront qu’il fera chaud cet été : on est habitués à cette nonchalance des pouvoirs publics qui nous demandent de nous réformer… Comment voulez-vous que nous préparions la fermeture de lit, les empêcher pour l’été, tout en améliorant la prise en charge des personnes âgées ? Il n’y a plus d’argent dans les caisses. Et pendant ce temps, une réalité inquiétante s’esquisse : il y a de plus en plus de burn out dans les urgences, et des suicides. Et ce n’est pas un tabou ".
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