Cet article date de plus de treize ans.

Les services de réanimation de l'AP-HP ont été contraints de refuser des patients le week-end du 8-9 janvier

Le Mouvement de défense de l'Hôpital public s'est inquiété le 11 janvier des 1.300 suppressions d'emplois prévues, selon lui, en 2011."Les services de réanimation ont refusé un grand nombre de patients le week-end dernier", a déclaré le secrétaire du MDHP, Bernard Granger, en citant les hôpitaux Bicêtre (94), Cochin (Paris) et Louis Mourier (92).
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le Pr Bernard Granger manifeste pour défendre l'hôpital public, le 28 avril 2009, à Paris. (AFP/JOEL SAGET)

Le Mouvement de défense de l'Hôpital public s'est inquiété le 11 janvier des 1.300 suppressions d'emplois prévues, selon lui, en 2011.

"Les services de réanimation ont refusé un grand nombre de patients le week-end dernier", a déclaré le secrétaire du MDHP, Bernard Granger, en citant les hôpitaux Bicêtre (94), Cochin (Paris) et Louis Mourier (92).

La saturation des services de réanimation de ces établissements appartenant tous à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est due aux épidémies actuelles de grippe et de pneumonie, selon Bernard Granger.

"Ce sont des tensions qu'on connaît chaque hiver (...) mais ça survient dans un contexte de contraintes médico-économiques qui font qu'il y a des lits fermés (...) en raison des problèmes de recrutement de personnels soignants et d'obtention de dotations suffisantes", a déclaré pour sa part le Pr Christian Richard. Et le chef du service réanimation de Bicêtre de poursuivre: "Même une dizaine de lits fermés peuvent avoir un impact sur la fluidité", expliquant que des patients doivent être redirigés sur d'autres établissements, avec les risques que cela comporte. "Nous ne faisons pas de catastrophisme mais nous voulons sensibiliser sur le fait qu'on est dans une période très contrainte", a-t-il conclu.

Inquiétude au sein du MDHP
Le MDHP, qui regroupe principalement des professeurs et médecins hospitaliers, dont le député UMP parisien et médecin Bernard Debré, avait déjà alerté en octobre sur l'engorgement des services d'urgence, après des problèmes d'effectifs infirmiers à l'hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris).

Et pour 2011, le mouvement estime que les hôpitaux parisiens devraient globalement enregistrer quelque 1.300 suppressions de postes, essentiellement des postes de personnels non médicaux, après avoir fait établir ses propres calculs sur la base des documents budgétaires 2011 de la direction de l'AP-HP.

Compte tenu de 53,35 millions d'euros à économiser sur le personnel non médical et du coût moyen annuel d'un membre de ce personnel évalué à 40.000 euros, cela aboutit à 1.334 emplois en moins, a expliqué Bernard Granger, selon qui le directeur financier de l'AP-HP aurait déjà évoqué ce chiffre.

La direction de l'AP-HP a indiqué n'avoir "jamais évoqué de suppressions d'emplois" dans ses documents budgétaires. "Il faut savoir lire entre les lignes", a rétorqué M.Granger, reconnaissant que "le mot suppression d'emploi n'est pas prononcé". La précédente direction de l'AP-HP avait indiqué que le plan de réorganisation, notamment la constitution de 12 groupes hospitaliers regroupant les 37 établissements, pourrait aboutir à la suppression de 3 à 4.000 postes sur la période 2010-2014.

Le PS s'insurge contre une "politique de restriction"
Le Parti socialiste a dénoncé le 12 janvier "la politique de restriction imposée par le gouvernement" aux hôpitaux publics. "L'hôpital public est dans la tourmente, en butte à la politique de restriction imposée par le gouvernement", écrit la secrétaire nationale à la santé, Marisol Touraine, parlant même d'une situation "critique" à l'AP-HP.

Evoquant de récents refus d'admission en réanimation ou des projets de réduction des capacités des services d'urgence dans les hôpitaux de la région parisienne, le communiqué du PS dénonce de "graves dysfonctionnements qui mettent en cause l'égalité d'accès aux soins pour tous".

"Les socialistes dénoncent cette politique de restriction des moyens", ajoute le texte, qui évoque la suppression de "3 à 4.000 postes sur la période 2010-2014".

"Les personnels hospitaliers n'ont pas besoin de la compassion de leur ministre ou des visites de courtoisie du président de la République. Ils ont besoin de moyens leur permettant d'exercer leur mission avec la qualité et la réactivité nécessaires, là où des vies sont en jeu", conclut le communiqué.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.