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Les infirmiers pourront-ils continuer à s'exprimer sur les réseaux sociaux sous pseudonyme ?

Le code de déontologie est paru au Journal officiel, dimanche. Un article sur le recours aux pseudonymes suscite des interrogations dans la profession.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des infirmières à l'hôpital de Cannes (Alpes-Maritimes), le 1er novembre 2016. (Photo d'illustration) (MAXPPP)

C'est une première. Au même titre que les médecins, les infirmiers ont désormais leur code de déontologie. Le texte a été publié au Journal officiel, dimanche 27 novembre. Mais depuis, un article du code a particulièrement attiré l'attention sur les réseaux sociaux.

La lecture de l'article R. 4312-50 peut laisser à penser que les personnes se réclamant du statut d'infirmier ne doivent plus recourir aux pseudos et doivent s'exprimer sous leur véritable identité.

Un article sujet à interprétation

"Cela part peut-être d'une bonne intention, mais cela entraîne un contrôle de la parole, se désole auprès de franceinfo William Réjault, ancien infirmier qui a longtemps tenu un blog sous le pseudo de Ron l'infirmier. Avoir un pseudo, c'est prendre la parole librement sans avoir peur des retombées. C'est un métier où il y a peu d'espaces de parole. Ce n'est pas facile de prendre la parole devant ses collègues, les réseaux sociaux sont une échappatoire."

Sandra Dupuis est infirmière. Elle s'exprime sur Twitter sous son vrai nom. Néanmoins, elle estime que le dernier alinéa de l'article incriminé va trop loin et qu'il est sujet à interprétation, comme elle l'a confirmé à franceinfo.

Sur Twitter, Caroline Lantero, avocate spécialisée en droit de la santé, émet également des doutes sur la formulation de l'article.

L'Ordre des infirmiers se veut rassurant

De son côté, l'Ordre des infirmiers, qui se félicite de la mise en place de ce code de déontologie, assure qu'il n'y a aucune volonté d'empêcher les infirmiers de s'exprimer. "Il ne s'agit pas de limiter la liberté individuelle. Les infirmiers pourront toujours aller sur les réseaux sociaux et avoir des pseudonymes. L'objectif de cet article est surtout de lutter contre les usurpations du statut d'infirmier pour un usage commercial. On sait que certains se font passer pour des infirmiers pour échanger des conseils contre rémunération, par exemple", assure Karim Mameri, secrétaire général de l'Ordre des infirmiers à franceinfo.

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