Le manque de transparence de l'OMS dans sa gestion de la grippe A est à l'origine d'une demande d'enquête
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe l'a réclamée, dans une résolution adoptée le 24 juin à Strasbourg.
La grippe H1N1 a provoqué la mort avérée de 18.156 personnes depuis l'alerte à la pandémie lancée le 11 juin 1999, soit bien moins qu'une grippe saisonnière, a admis mi-juin l'Organisation mondiale de la Santé.
"L'enquête doit être solide", a martelé le Britannique Paul Flynn, auteur d'un rapport débattu par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe qui s'est saisie de ce dossier pour la seconde fois en moins de six mois. La déclaration de pandémie a été "irrationnelle" mais "elle a fait gagner des milliards à l'industrie pharmaceutique", a affirmé le rapporteur socialiste qui a déploré "la réticence" de l'OMS à publier les noms et déclarations d'intérêt des membres de son Comité d'urgence.
S'il y a risque de conflit d'intérêts, les experts doivent être exclus des prises de décisions sensibles, affirme la résolution qui demande la publication de ces déclarations d'intérêt. L'Assemblée s'est prononcée unanimement pour qu'un large éventail d'expertises et d'avis soient pris en compte dans le cadre de l'enquête, "y compris les avis contraires d'experts et les avis d'organisations non-gouvernementales".
Elle invite également l'industrie pharmaceutique à réviser les règles de coopération avec le secteur public, afin de garantir "le plus haut degré de transparence et de responsabilité sociale" sur les grandes questions de santé publique.
L'Assemblée qui reconnaît les apports positifs de l'OMS et son utilité, a regretté qu'elle n'ait pas réévalué sa position quant aux risques de l'épidémie de grippe H1N1, "malgré l'évidence écrasante que la gravité avait été largement surestimée par l'agence au départ". Et de conclure: le manque de transparence fait chuter la confiance, "ce qui pourrait se révéler désastreux dans le cas d'une nouvelle pandémie qui serait plus grave que la grippe H1N1".
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