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L'amiante est responsable d'au moins 1 700 décès chaque année

Selon l'Institut de veille sanitaire, ce matériau est également à l'origine d'au moins  2 200 nouveaux cas de cancer par an.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Manifestation de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante, à Paris, le 6 novembre 2013. (MICHEL STOUPAK / CITIZENSIDE.COM / AFP)

L'amiante est responsable d'au moins 2 200 nouveaux cas de cancers et de 1 700 décès chaque année, affirme l'Institut de veille sanitaire (InVS), mardi 20 janvier. "Le poids des cancers pour les sites liés à l'amiante de façon certaine (poumon, mésothéliome, larynx, ovaire) demeure très important puisqu'il est estimé entre environ 2 200 et 5 400 cas par an en France, touchant de façon majoritaire les hommes pour les cancers respiratoires", relève le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

L'InVS consacre un numéro entier à l'amiante, matériau isolant très largement utilisé dans l'industrie et le bâtiment entre les années 60 et 80, et interdit depuis 1997. Dans le détail, le cancer du poumon arrive très largement en tête des cancers professionnels attribuables à l'amiante, avec 1 328 à 3 709 nouveaux cas estimés (dont 56 à 81 chez des femmes), et 1 004 à 2 805 décès en 2012 (dont 43 à 62 femmes), selon les deux scénarios retenus par des chercheurs de l'InVS.

Le mésothéliome (cancer de la plèvre) est un cancer dont le seul facteur de risque avéré à ce jour est l'exposition à l'amiante, contrairement au cancer du poumon, surtout favorisé par le tabagisme. Et les chercheurs ont estimé qu'en 2012, 615 à 822 décès par cancer de la plèvre pouvaient être imputés à une exposition professionnelle à l'amiante, et que 678 à 915 nouveaux cas de ces cancers ont été diagnostiqués la même année.

Hausse sensible des cancers de la plèvre chez les femmes

Dans une des études publiées mardi, l'InVS relève une augmentation sensible des nouveaux cas de mésothéliome entre la fin des années 90 et la fin des années 2000, notamment chez les femmes, alors que pour 28% d'entre elles, aucune exposition à l'amiante n'a été retrouvée.

"Nos résultats suggèrent que le pic d'incidence n'est peut-être pas encore atteint, contrairement à ce qui avait pu être avancé précédemment", a relevé une chercheuse, qui reconnaît également qu'"on ne sait pas très bien pourquoi" les mésothéliomes sont en augmentation chez les femmes.

Entre 68 000 et 100 000 victimes d'ici 2050

Pour la première fois également, les chercheurs ont étudié deux autres cancers : ceux du larynx et de l'ovaire. Des maladies que le Centre international de recherche sur le cancer, issu de l'Organisation mondiale de la santé, a décidé d'ajouter, en 2009, à la liste des maux induits par l'exposition à l'amiante.

Selon des estimations publiées en août par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), l'amiante pourrait tuer entre 68 000 et 100 000 personnes d'ici à 2050 en France. Parmi elles, 50 000 à 75 000 morts pourraient être causées par un cancer du poumon, et 18 000 à 25 000 par un mésothéliome.

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