L'Agence du médicament met en garde contre un usage détourné du baclofène

Médicament popularisé pour traiter l'alcoolisme, le baclofène ne doit pas être utilisé de manière détournée comme traitement minceur, a mis en garde, vendredi 2 janvier, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle "déconseille formellement" une utilisation de la molécule dans des "régimes amaigrissants" et contre "les troubles du comportement alimentaire".

L'efficacité du baclofène, délivré sur prescription médicale, n'a pas été démontré pour ces usages, souligne l'ANSM. En outre, ce médicament peut entraîner des "effets indésirables potentiellement graves". Le baclofène est un relaxant musculaire utilisé, depuis les années 70, pour traiter les contractures en particulier causées par des scléroses en plaques. Depuis mars 2014, cette molécule dispose d'une autorisation temporaire d'utilisation pour traiter la dépendance à l'alcool.

Un médicament popularisé en 2008

La popularité de ce médicament bon marché avait explosé en 2008 avec la publication du livre Le Dernier Verre, du docteur Olivier Ameisen, qui avait auto-expérimenté ce traitement. Devenu alcoolique, ce cardiologue, décédé l'an dernier, racontait comment ce médicament pris à hautes doses avait supprimé son envie incontrôlable de boire.

Les médecins peuvent prescrire le baclofène pour traiter l'alcoolisme en cas "d'échec des autres traitements disponibles". L'enjeu de santé publique est majeur : l'alcool est responsable de 49 000 morts par an en France, selon une étude de l'Institut Gustave-Roussy.