Info franceinfo Dérives sectaires : les députés vont réintroduire un article-clé du projet de loi sur la "provocation à l'abandon de soins"

Après un vote au Sénat, le projet de loi du gouvernement pour lutter contre les dérives sectaires arrive aujourd'hui en commission à l'Assemblée nationale. Le but : renforcer les sanctions possibles contre les nouveaux gourous.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'article 4 crée un délit de provocation à l’abandon ou à l’abstention de soins, photo d'illustration. (SYLVIE CAMBON / MAXPPP)

Après un vote au Sénat, le projet de loi du gouvernement pour lutter contre les dérives sectaires arrive, mercredi 7 février, en commission à l'Assemblée nationale. Le but est de renforcer les sanctions possibles contre les nouveaux gourous qui surfent sur le complotisme, le phénomène antivaccin et les pseudo-thérapies alternatives depuis le début de l'épidémie de Covid. Le nombre de signalements aux autorités a explosé ces trois dernières années.

Si le Sénat a supprimé l'article 4, article-clé du texte, selon les informations de franceinfo, les députés de la majorité vont le réintroduire dans le texte. C'est celui qui crée un délit "de provocation à l’abandon ou à l’abstention de soins". En clair, celui ou celle qui incite ou convainc un patient de stopper son traitement et l'expose ainsi à un risque grave pour la santé encourra un an de prison et 15 000 euros d'amende.

Une loi qui vise "ceux qui profitent de la misère d'autrui"

Le gouvernement cible les nouveaux pseudos thérapeutes de plus en plus nombreux depuis le Covid. Le Gemppi, association d'aide aux victimes, reçoit plus de 300 signalements par an en lien avec ces pseudo-thérapeutes. Didier Pachoud, le président de cette association de lutte contre les dérives sectaires basée à Marseille, raconte le cas récent d'un patient : "Alors qu'il était plutôt en fin de vie, donc soumis à de grandes souffrances, il refusait les antalgiques parce que son naturopathe lui disait que plus il souffre, plus il s'approche de la guérison."

Cet article 4 tel qu'il est conçu n'entamerait pas la liberté des personnes à se soigner comme elles l'entendent : "C'est une loi qui vise les prédateurs ou les charlatans dangereux, seulement les prédateurs et ceux qui profitent de la misère d'autrui. C'est ceux-là qui sont dans le collimateur, ce ne sont pas leurs clients-patients adeptes", précise Didier Pachoud. Selon lui, les patients, aveuglés, ont du mal à se considérer comme des victimes et font confiance à ces pseudo-thérapeutes parfois jusqu'à en mourir.

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