Info franceinfo Des plaintes déposées dans l'affaire du cancer lié aux prothèses mammaires

Deux plaintes ont été déposées, mercredi 6 février, par des porteuses d'implants mammaires, révèlent la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde. Dans leur viseur, le fabricant de prothèses Allergan mais aussi l'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm). Deux femmes ont saisi la justice à Paris pour "mise en danger de la vie d'autrui". Une autre plainte doit être déposée à Marseille jeudi 7 février pour "blessures involontaires" et "tromperie aggravée".

À Marseille, la plaignante est une jeune femme qui a développé un lymphome anaplasique à grandes cellules. Un cancer lié aux prothèses qui est rare mais en constante augmentation. À ce jour, on dénombre 59 cas en France en dix ans. Au moins trois femmes en sont mortes. Les victimes portaient toutes des prothèses "texturées", c'est-à-dire à enveloppe rugueuse (qui représentent 85% du marché français).

500 000 femmes porteuses d'implants mammaires en France

Après une concertation publique qui se tient jeudi 7 et vendredi 8 février, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), l'Agence nationale de sécurité du médicament pourrait décider d'interdire certains types de prothèses en France. En décembre, quelques semaines après nos révélations dans le cadre des "Implants files", le fabricant Allergan, leader sur le marché de la chirurgie esthétique, a perdu son autorisation à commercialiser ses prothèses texturées dans les pays de l'Union européenne. En France, on estime à 500 000 le nombre de femmes porteuses d'implants mammaires. Environ 80% des implantations concernent des raisons esthétiques, les autres se font dans le cadre de reconstruction après un cancer du sein ou une mastectomie.