Santé : les hôpitaux publics pressent l'exécutif d'augmenter "significativement" leurs tarifs

Notamment en raison de l'inflation, les tarifs actuels "ne correspondent plus à la réalité des coûts de prise en charge" et "ne permettent plus de financer l'activité réelle des hôpitaux", estime la Fédération hospitalière de France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée des urgences du CHU de Toulouse, le 20 avril 2024. (PATRICK BATARD / HANS LUCAS / AFP)

Les hôpitaux publics, touchés par un déficit historique, ont appelé l'exécutif à augmenter "significativement" leurs tarifs d'hospitalisation, vendredi 1er mars. Ils estiment que les tarifs sont devenus "obsolètes", en raison notamment de l'inflation, particulièrement pour les hospitalisations complètes et les prises en charge lourdes. Dans un contexte de finances contraintes, les pouvoirs publics doivent prochainement rendre leurs arbitrages concernant l'évolution pour 2024 des tarifs d'hospitalisation pris en charge par l'assurance-maladie, comme ils le font chaque année.

Les tarifs actuels "ne correspondent plus à la réalité des coûts de prise en charge" et "ne permettent plus de financer l'activité réelle des hôpitaux", déplore la Fédération hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics). "Depuis 2020, l'évolution des tarifs n'a pas permis de couvrir la hausse des coûts réels des établissements, qui s'explique par l'évolution de la typologie des patients pris en charge et de la dynamique des coûts salariaux", écrit-elle, estimant que les tarifs ont décroché de "9 à 10% depuis 2020".

Equation impossible

Outre l'inflation exceptionnelle, les "utiles mesures de revalorisation salariales" (mesures du Ségur de la santé, revalorisations dans la fonction publique, hausse de la rémunération des gardes de nuit et week-end) n'ont été que partiellement compensées, argue la FHF. "Même les établissements disposant d'une activité dynamique connaissent une dégradation de leur situation financière" et le déficit cumulé des établissements "a doublé entre 2019 et 2022" pour atteindre 1,6 milliard d'euros en 2023.

Cette campagne tarifaire 2024 a tout d'une équation impossible. L'exécutif doit répartir l'enveloppe entre secteurs public et privé, qui réclament chacun une augmentation d'environ 10%. Mais l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (Ondam) pour l'année, adopté avec le budget de la Sécu à l'automne, ne permet d'espérer, selon la Fédération des hôpitaux privés, qu'une hausse de 3,2%. Depuis, Bercy a révisé ses prévisions de croissance et annoncé de nouveaux plans d'économies.

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