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Patrick Pelloux : "La ministre de la Santé, vous ne pouvez pas parler avec elle"

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Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’Association des Médecins Urgentistes de France, raconte son dialogue de sourds avec l’Agence Régionale de Santé.
Patrick Pelloux : "La ministre de la Santé, vous ne pouvez pas parler avec elle" Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’Association des Médecins Urgentistes de France, raconte son dialogue de sourds avec l’Agence Régionale de Santé. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’Association des Médecins Urgentistes de France, raconte son dialogue de sourds avec l’Agence Régionale de Santé.

Lors d’une réunion à l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, le médecin note le clivage entre les récits des professionnels des services des urgences d’Île-de-France, qui parlent de leurs vécus sur le terrain, les salles d’attente bondées, le manque de lits, le rythme effréné du personnel de l’hôpital, et la réponse des "technocrates" de l’agence, "formatés dans le moule de la technostructure".

Un reproche que Patrick Pelloux adresse aussi à la Ministre de la Santé, avec qui il estime que le dialogue est impossible : "Elle a fait toute sa carrière de technocrate, elle a gravi toutes les structures, c’est une experte (…) donc, vous ne pouvez pas parler avec elle." Il dénonce une administration qui refuserait de prendre en compte les expériences et les demandes des membres du personnel hospitalier, et de réfléchir avec eux à de nouvelles solutions. 

Un manque de moyens difficile pour le personnel, les patients et les familles

Pour Patrick Pelloux, le système hospitalier français, et notamment les urgences, traverse une crise grave. Il reprend les chiffres des passages aux urgences :  "À peu près sept à huit millions de personnes passaient aux urgences en 1988-1990" contre plus de vingt-et-un millions aujourd’hui. Et face à cette augmentation du nombre de patients à prendre charge, une diminution de moyens. En effet, des dizaines de milliers de lits d’hospitalisation ont déjà fermé. Un manque de moyens impossible à supporter pour le personnel de l’hôpital : "On ne donne pas les moyens de travailler et d’avoir les moyens des missions de service public pour lesquelles on a été faits."

Ce manque de moyens a parfois des conséquences dramatiques, souvent relatées dans les faits divers. Lundi 12 mars, une femme est décédée aux urgences du CHU de Rennes, une heure après son admission et avant même de pouvoir être auscultée. 

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