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"On était en 2018 autour de 5,5 millions de coût d'intérim" : les hôpitaux publics peinent à recruter des médecins

Depuis quelques années, la démographie médicale est négative. Et s'il manquerait 800 médecins dans les services d'urgence en France, tous les services sont concernés. Illustration à Bourges.

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les urgences de l'hôpital de Bourges. (STÉPHANIE PARA / MAXPPP)

Le palmarès annuel des hôpitaux paraît jeudi 22 août dans le magazine Le Point qui a également dénombré le nombre de médecins manquants dans les services d'urgences : 800. La pénurie ne touche pas que les urgences : quasiment tous les services des hôpitaux sont concernés. À l'hôpital de Bourges dans le Cher, un quart des postes de médecins restent désespérément vacants. La directrice, Agnès Cornillault, ne trouve pas de candidat.

On multiplie les annonces, on travaille nos profils de postes. Malheureusement, on a des postes vacants dans de très nombreuses spécialités comme la gériatrie, l'anesthésie-réanimation, l'imagerie, la gastro-entérologie.

Agnès Cornillaut, la directrice de l'hôpital de Bourges

à franceinfo

La pénurie touche également les infirmières depuis quelques années. "Actuellement au centre hospitalier de Bourges, il nous manque 20 infirmières", confie la directrice. 

1 000 euros par jour le médecin intérimaire

Aussi des lits ont-ils dû fermer dans certains services et pour remplir les plannings, la directrice doit faire appel à des intérimaires. Ces médecins remplaçants font jouer la loi de l'offre et de la demande et sont payés à prix d'or : plus de 1 000 euros la journée. "On était sur 2018 autour de 5,5 millions de coût d'intérim simplement médical. C'est beaucoup. En même temps, nous n'avons pas le choix", avoue dépitée Agnès Cornillaut.

Proposer des projets pour attirer les médecins

À Bourges, pas de cité universitaire proche, pas de bord de mer ni de plages pour attirer naturellement les candidats au CDI. Alors pour recruter, "on redouble de créativité", explique-t-elle. "Nous n'avions pas de services avec des lits d'hospitalisation complète de cancérologie. Nous avons lancé ce projet sans avoir d'oncologues. Et en présentant à deux oncologues l'ensemble des services, le projet que nous avions écrit, nous avons réussi effectivement à en recruter deux, ce qui nous a permis d'ouvrir cette année notre service d'hématologie-oncologie, se félicite Agnès Cornillaut. Je pense que le projet que nous avions était vraiment un argument essentiel pour le recrutement."  

Une fois recrutés, il faut garder ses personnels, les fidéliser. La direction propose par exemple de la formation continue. Et si elle multiplie les projets pour recruter, elle effectue aussi, de l'autre côté, un travail pour que les habitants viennent moins à l'hôpital. L'établissement a ainsi mis en place des projets de prévention avec par exemple des visites au domicile de personnes âgées dans l'espoir plus tard d'éviter des hospitalisations.

Les hôpitaux publics peinent à recruter des médecins : reportage Solenne Le Hen

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