Les CHU ont reçu 170 millions d'euros de laboratoires pharmaceutiques en 2018
Au total, plus d'1,3 milliard d'euros de dons, rémunérations ou avantages ont été versés en 2018 pour l'ensemble des professionnels de santé français, dans le public comme le privé.
Quelque 170 millions d'euros. C'est le montant reçu par les CHU de la part de laboratoires pharmaceutiques en 2018, selon l'enquête du collectif de journalistes régionaux Data+Local, qui relance le débat sur les liens controversés entre médecins et laboratoires.
L'enquête se concentre sur les 30 000 praticiens répartis dans les 32 CHU du territoire. Et plus de 92 millions ont été versés aux professionnels de santé exerçant dans ces établissements, auxquels s'ajoutent 78 millions d'euros versés au titre notamment de conventions passées entre les CHU et les laboratoires.
Mais au total, plus d'1,36 milliard d'euros de dons, rémunérations ou avantages ont été versés en 2018 pour l'ensemble des professionnels de santé français, dans le public comme le privé.
Transparence #CHU
— Groupe Centre France (@CentreFrance) January 10, 2020
Enquête des #datajournalistes #DataLocal sur les liens d'intérêts avec l'industrie #sante
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Le CHU de Bordeaux dans le trio de tête
Le journal Sud Ouest indique ainsi que le CHU de Bordeaux, avec près de 4,5 millions d'euros d'avantages et de rémunérations pour ses personnels soignants en 2018, figure dans le trio de tête des "hôpitaux français dont les personnels sont les plus liés à l'industrie de la santé". De son côté, Le Parisien (article payant) s'est intéressé à l'AP-HP, qui regroupe 39 hôpitaux et a reçu sur cette période 36,5 millions d'euros, dont 26,5 millions d'euros pour les médecins.
En Ile-de-France, le laboratoire suisse Novartis est le premier donateur avec près de 2 millions versés en 2018, suivi par l'américain AbbVie ou encore par le français Sanofi "pour des sommes qui dépassent le million d'euros", selon Le Parisien. Contacté par l'AFP, Sanofi fait valoir que ces sommes correspondent essentiellement à une coopération pour la recherche.
Même son de cloche pour Novartis qui se défend à l'AFP de faire tout cadeau et dit être le premier contributeur en terme d'essais cliniques en France. De son côté, l'AP-HP précise à l'AFP que des progrès importants ont été accomplis ces dernières années pour la prévention des conflits d'intérêt.
Une exploitation de données publiques
Une trentaine de journalistes travaillant pour quinze journaux à travers la France ont participé à cette enquête. Ils se sont intéressés aux données rassemblées dans la base Transparence Santé. Celle-ci a été créée en 2014 en réaction au scandale du Mediator, un médicament des laboratoires Servier tenu responsable de centaines de morts, et qui avait fait apparaître au grand jour les relations entre les laboratoires pharmaceutiques et les professionnels de santé.
Le collectif de journalistes a croisé les données de cette base, souvent critiquée pour sa complexité, avec celles de deux autres bases, celle de l'Annuaire Santé, qui recense les professionnels de santé enregistrés dans les répertoires nationaux, et celle de Euros for docs, qui simplifie l'accès et le décryptage des données de Transparence Santé.
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