Conférence de presse d'Emmanuel Macron : "On ne fait rien pour avoir plus de soignants dans les hôpitaux", dénonce le président d'un collectif de soignants

Le docteur Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur, a déploré la situation "dégradée" de l'hôpital public, alors qu'Emmanuel Macron a promis mardi soir de désengorger les services d'urgence.
Article rédigé par franceinfo
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Le président français, Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, à Paris, le 16 janvier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"On ne fait rien pour avoir plus de soignants dans les hôpitaux", affirme mardi 16 janvier sur franceinfo le docteur Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur, fondateur et président du Collectif Santé en Danger. Il répondait à la promesse d'Emmanuel Macron de désengorger les services d'urgences. Une promesse faite par le chef de l'État il y a quelques mois, qu'il a rappelée ce mardi soir devant la presse.

"La crise Covid, c'était il y a bientôt quatre ans et elle avait mis en évidence l'état de l'hôpital français. À l’époque on avait expliqué qu'on manquait de personnel. En quatre ans, la situation s'est dégradée", déplore Arnaud Chiche. Selon lui, le chef de l'État "ne peut pas dire que les choses sont réglées. Il peut dire qu'il va continuer mais rien n'est fait".

"Écouter les professionnels de santé"

Pour Arnaud Chiche, désengorger les services d'urgence passe par le fait d'être "capables d'hospitaliser les malades. Et pour les hospitaliser, il faut des infirmiers pour ouvrir des lits mais les mesures d'attractivité n'arrivent pas". Le médecin rappelle que le Ségur de la santé "a quatre ans" et que "c'était du rattrapage, du comblement de la dette des hôpitaux". "On ne fait rien pour avoir plus de soignants dans les hôpitaux, ajoute-t-il. On peut se gargariser de choses, ce n'est pas pour ça qu'on va les réaliser".

Sur la promesse d'aider les infirmiers à se loger dans les grandes villes : "C'est indispensable", affirme l'anesthésiste-réanimateur "mais que de temps perdu". "Ça fait des années qu'on le demande. Dans des villes comme Paris, Bordeaux, Lyon il y a des infirmiers qui désertent les hôpitaux dans les centres-villes parce qu'ils n'ont plus les moyens de se former".

Arnaud Chiche espère à présent qu'Emmanuel Macron "va demander à Gabriel Attal et à la ministre de la Santé d'écouter les professionnels de santé". Selon lui, seuls eux "savent ce qui pourrait améliorer les choses pour les Français".

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