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Crise à l'hôpital public : reprise de la dette, hausse du budget, primes... Ce qu'il faut retenir du plan annoncé par le gouvernement

Agnès Buzyn et Edouard Philippe ont dévoilé mercredi plusieurs mesures pour tenter de calmer la colère des professionnels de santé des hôpitaux publics.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Edouard Philippe, le 20 novembre 2019, à Paris. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le gouvernement tente d'éteindre la crise qui frappe les hôpitaux. "Dans toute la France, les médecins hospitaliers, les infirmiers, les aides-soignants nous disent que l'hôpital décroche. (...) Nous les avons entendus", a déclaré le Premier ministre, mercredi 20 novembre. Edouard Philippe a ensuite annoncé une série de mesures dans un "plan d'urgence pour les hôpitaux". Franceinfo vous résume les principales annonces faites par le chef du gouvernement et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

Un tiers de la dette des hôpitaux reprise sur trois ans

C'est l'un des points noirs des hôpitaux publics français : la dette. En 2017, la dette des mille hôpitaux publics représentait plus de 30 milliards d'euros, soit 42,8% de leur chiffre d'affaires. Un chiffre en forte augmentation depuis le début des années 2000. Et cette dette pèse lourd dans les finances de ces établissements. Chaque année, les hôpitaux paient environ 840 millions d'euros de frais d'intérêts sur la dette.

Le gouvernement a donc promis d'alléger la note. "Dix milliards d'euros de dette seront repris sur trois ans, ce qui permettra de restaurer l'équilibre financier des établissements, a annoncé Edouard Philippe. Cette reprise de dette permettra aux hôpitaux de retrouver des moyens d'investir. (...) C'est un signe inédit de confiance de la nation."

1,5 milliard d'euros supplémentaires pour le budget des hôpitaux sur trois ans

Le gouvernement augmente les enveloppes allouées aux hôpitaux. "Nous allons augmenter le budget de l'assurance-maladie de 1,5 milliard d'euros sur les trois prochaines années pour le secteur hospitalier", a annoncé le Premier ministre. "Les tarifs hospitaliers ne baisseront pas jusqu'à la fin du quinquennat", a ajouté Edouard Philippe, permettant d'améliorer la visibilité budgétaire des établissements.

Chaque année, un objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) est fixé par le Parlement. Un cadre qui limite l'enveloppe allouée notamment aux hôpitaux. Le gouvernement a donc annoncé que cet objectif allait être revu à la hausse. Il faut encore que le Parlement accepte cette nouvelle trajectoire budgétaire, dans les prochains jours.

Une prime de 800 euros par an pour les bas salaires à Paris et en petite couronne

Le gouvernement promet une augmentation de la fiche des paie de certains professionnels de l'hopital. "Nous reconnaissons la situation spécifique de Paris et de la petite couronne", a déclaré la ministre de la Santé. Ainsi, "nous prévoyons d'attribuer une prime annuelle de 800 euros net par an aux 40 000 infirmiers et aides-soignants [de cette zone géographique] qui gagnent moins de 1 900 euros mensuels", a annoncé Agnès Buzyn.

Depuis huit mois, les professionnels de santé demandent une revalorisation de leur salaire. En première ligne, les infirmiers de la fonction publique hospitalière, qui réclament 300 euros mensuels supplémentaires. Le gouvernement n'a donc pas accédé à cette demande, en ne prévoyant que des primes spécifiques.

Des primes d'engagement dans tous les hôpitaux

Le gouvernement veut reconnaître l'engagement des personnels hospitaliers : une prime annuelle d'environ 300 euros, qui pourrait concerner jusqu'à 600 000 professionnels, a été annoncée par la ministre de la Santé. Les hôpitaux auront ainsi "des enveloppes financières à leur main" pour "mieux reconnaître les efforts de chacun"Cette prime sera différente dans chaque établissement, mais "n'obéira pas à des critères financiers mais à la qualité de prise en soin", a indiqué Agnès Buzyn.

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