Combien coûte vraiment une hospitalisation ?
Le tarif d'une hospitalisation dépend du service dans lequel vous vous trouvez. Une hospitalisation en réanimation, surveillé 24 heures sur 24, coûte plus cher qu'une hospitalisation pour un accouchement. Mais ce coût se décompose toujours de la même manière : 70% du tarif concerne les salaires (médecins, infirmières...), les médicaments et dispositifs médicaux représentent 13% du coût, 9% pour les charges fixes (électricité, chauffage...) et 8% pour les frais immobiliers.
Généralement, ces frais passent inaperçus pour les malades car en France, l'hospitalisation est très bien prise en charge. Un patient sur huit sort de l'hôpital sans avoir un centime à débourser. D'où cette impression que l'hôpital est gratuit. Mais cela va bientôt changer. Un nouveau décret prévoit que d'ici 2022 au plus tard, tous les hôpitaux devront remettre au patient avant sa sortie, un document qui détaille le coût de sa prise en charge avec ce qui est remboursé ou pas.
Hospitalisation : quelle prise en charge par la Sécu ?
Il existe beaucoup de situations dans lesquelles les frais sont pris en charge à 100%, que ce soit à l'hôpital public ou dans une clinique privée (sauf non-conventionnées) :
- si l'hospitalisation est liée à une affection de longue durée (ALD),
- si vous êtes enceinte,
- si vous êtes victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle0
- si vous êtes hospitalisé plus de 30 jours,
- dès que l'on pratique un acte qui coûte plus de 120 euros : toutes les opérations, un scanner, des prises de sang...
Si vous ne rentrez pas dans ces critères du 100%, la Sécurité sociale prend en charge les frais d'hospitalisation à hauteur de 80% et vous devez régler les 20% restants (ticket modérateur). Tous les patients doivent payer le forfait hospitalier, qui a augmenté depuis janvier 2018. Ce forfait s'élève à 20 euros par jour et 15 euros dans les services de psychiatrie. Il s'agit d'une participation aux frais d'hébergement (literie, repas...) et il est dû pour chaque journée d'hospitalisation, y compris le jour de la sortie.
Hospitalisation : quelle prise en charge par les complémentaires ?
L'hospitalisation est très bien prise en charge par les mutuelles. Même les contrats basiques remboursent intégralement le ticket modérateur (les 20% du coût des soins non pris en charge par la Sécu) et le forfait journalier. En revanche, les dépassements d'honoraires peuvent être à la charge du patient. Cela est très fréquent dans les cliniques privées. En 2017, une opération sur quatre a donné lieu à un dépassement. Les mutuelles peuvent prendre en charge une partie de cette somme, mais rarement entièrement. Même si vous disposez d'un contrat très haut-de-gamme. Depuis 2016, la loi leur interdit de rembourser les dépassements au-delà d'un certain plafond.
Près de quatre millions des Français n'ont pas de mutuelle. Pour eux, un séjour à l'hôpital peut coûter très cher puisqu'ils doivent payer le ticket modérateur et le forfait journalier. En cas d'hospitalisation longue, certains patients se retrouvent avec des factures de 1.000, 2.000 parfois 5.000 euros à régler de leur poche.
Hospitalisation : de plus en plus de frais annexes
Au-delà du coût des soins, les hôpitaux ont tendance à facturer de plus en plus de frais annexes. Les hôpitaux français étant gravement en déficit, ils n'hésitent pas à chercher des moyens pour faire entrer de l'argent dans les caisses. L'exemple le plus emblématique est celui des chambres individuelles. Il y a quelques années encore, les hôpitaux publics ne les facturaient pas. Désormais, il faut payer pour obtenir une chambre individuelle.
A l'hôpital, une chambre individuelle coûte autour de 60 euros par jour et jusqu'à 150 euros dans les cliniques privées. Les établissements ne peuvent pas imposer une chambre individuelle sans l'accord préalable du patient. Mais attention, avant d'accepter, il est recommandé aux patients de se renseigner auprès de leur mutuelle parce certaines ne prennent pas en charge ces frais ou avec une limite de durée.
D'autres frais de "confort" ne sont pas remboursés : la télévision, le téléphone ou Internet. Et les tarifs sont particulièrement élevés. Par exemple, la télévision coûte environ 4 euros par jour. Pour Internet aussi, il faut payer. A l'heure où l'on ne jure que par la télémédecine, remboursée par la Sécurité sociale, il serait temps d'équiper tous les hôpitaux en Wifi gratuit !
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