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Témoignage "On est debout, ça fait du bien", sourit Suleyman, un militaire blessé au Mali qui remarche grâce à un exosquelette

Le chef de l'Etat a inauguré, jeudi, le centre de rééducation "Station Debout" au cœur de Paris, qui possède un exosquelette de dernière génération de la start-up française Wandercraft commercialisé depuis trois ans.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Suleyman, ancien militaire, est paraplégique, en fauteuil roulant. Il teste l’exosquelette Wandercraft pour la deuxième fois devant Emmanuel Macron, le 26 janvier 2023 à Paris. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

C'est seulement la deuxième fois que Suleyman, 22 ans, marche avec cet exosquelette. "C'est plutôt intuitif, c'est très simple", explique ce militaire blessé il y a deux ans au Mali pendant l'opération Barkhane. Il vit depuis en fauteuil roulant. Avec l'exosquelette, son dos et ses jambes sont maintenus par une structure qui lui permet de faire quelques pas. "Je n'effectue aucun effort, juste je me bascule vers l'avant", indique le soldat du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, paraplégique depuis que son camion a sauté sur une mine.

>> Rééducation : chaque département disposera d'au moins deux exosquelettes, annonce Emmanuel Macron

Chaque département pourra compter deux exosquelettes à partir du 1er juillet, a annoncé jeudi 25 janvier d'Emmanuel Macron qui a inauguré le centre de rééducation "Station Debout" au cœur de Paris. Le coût de la mesure pour la Sécurité sociale représente dix millions d'euros. Ces robots qui enveloppent les jambes, bassin et buste aident les handicapés paraplégiques à marcher, ou du moins faire quelques pas. Ils sont coûteux et seront déployés dans les centres de rééducation. 

Suleyman a fait quelques pas grâce à l’exosquelette Wandercraft, le 26 janvier 2023 à Paris. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Un exosquelette utilisable demain dans la vie de tous les jours ?

À l'avenir, il ne remarchera pas dans sa vie de tous les jours, mais l'exosquelette, la position debout, ces quelques pas maintiennent son cardio, ses muscles, la densité des os, le transit, la circulation du sang et puis le moral surtout. "On est debout, ça fait du bien de voir des personnes à la même hauteur que soit. Avec un fauteuil, on est toujours en bas", avance le militaire. Sa compagne, Lynda, en a pleuré la première fois qu'elle l'a vu à nouveau debout.

"Qu'il me fasse un bisou à la même hauteur, c'est magique. On a oublié qu'il était aussi grand."

Linda

à franceinfo

Cet exosquelette français de la société Wandercraft est très lourd, encombrant, et donc pour le moment utilisé seulement par des patients dans des centres de rééducation, mais peut-être demain dans la vie de tous les jours. "Le rêve se serait d'avoir un exosquelette qui permettrait de se promener et d'aller faire les courses dans la rue, espère le professeur Pierre-François Pradat, président de l'Institut pour la recherche sur la moelle épinière. Technologiquement, on en est pas encore à ce stade, mais c'est un objectif à plusieurs années." Cet exosquelette coûte environ 180 000 euros.

Suleyman, 22 ans, remarche grâce à un exosquelette. Son témoignage au micro de Solenne Le Hen

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