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Paris 2024 : "Le sport est un outil d'émancipation" pour les personnes en situation de handicap, estiment des athlètes paralympiques

À la fin de l'été 2024, la France accueillera pour la première fois des Jeux paralympiques. Une opportunité de faire changer le regard de la société française sur le handicap. 

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des sportifs en fauteuil roulant participent à une journée de détection de talents organisée par la Fédération française de handisport, à 500 jours des Jeux paralympiques de Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

Dans 500 jours, du 28 août au 8 septembre, Paris accueillera les Jeux paralympiques d’été, juste après les Jeux olympiques des valides. Ce sera une première en France et le comité d'organisation communique actuellement sur l'héritage de ces Jeux pour la société française, après la compétition. Car les Jeux paralympiques ont de nombreux objectifs.

Le premier est de montrer et de reconnaitre qu’une personne en situation de handicap peut tout autant que les valides réaliser des performances sportives de haut niveau. "C'est l'histoire de l'humanité finalement", estime le triple champion paralympique de tennis-fauteuil Stéphane Houdet. " On a parlé des différences de couleur de peau au départ, de préférences religieuses ou sexuelles. Aujourd'hui, on parle des différences morphologiques, physiologiques et intellectuelles. Se rendre compte que nous, les personnes handicapées, pouvons vivre dans ce monde en nous déplaçant, en consommant, en ayant la même vie que les valides, je pense que ça peut être un point de changement important."

Amener plus de personnes handicapées vers la pratique sportive

L'autre objectif de ces Jeux est d'inciter les personnes handicapées à oser faire du sport.  "Quand vous êtes handicapés, de naissance ou après un accident de la vie, la société vous entrave, vous limite, vous dit : 'Ça, ce n'est pas fait pour toi'",  estime Michael Jérémiasz, lui aussi champion paralympique de tennis-fauteuil,  "Le sport est un outil d'émancipation. C'est aussi un milieu dans lequel on vit en mixité. Moi j'encourage la pratique du sport pour tous, ensemble, depuis le plus jeune âge à l'école. Il ne faut pas de dispenses pour les enfants handicapés à l'école, bien au contraire !"

"Grâce au sport, on apprend à vivre ensemble. Les personnes handicapés peuvent dire : 'Moi j'ai envie de faire du sport, j'ai envie de voyager, de rencontrer des gens, d'être épanoui.' Le sport sert à ça."

Michael Jérémiasz, champion paralympique de tennis-fauteuil

franceinfo

Que les Jeux paralympiques puissent donner envie à tout le monde de faire du sport et que chacun en tire un bénéfice à sa manière, cela ne fait aucun doute pour la multi-médaillée paralympique Ludivine Munos. Elle est aujourd’hui responsable de l'intégration paralympique au comité d’organisation des JO 2024.  "Plus on est musclé, plus on est autonome et plus la vie est belle pour une personne en situation de handicap", affirme-t-elle.  "Surtout, cela contribue au changement de regard. Quand on est présents avec notre handicap dans les bassins, sur les pistes partout en France, on montre au quotidien tout ce qu'on est capables de faire. Je pense que c'est une source d'inspiration pour tous ceux qui n'arrivent pas encore à sortir, à se mettre en tenue de sport et à pratiquer."

L’un des premiers indicateurs de réussite des Jeux paralympiques de Paris 2024 sera la vitesse à laquelle seront vendus les trois millions de billets bientôt disponibles pour voir les 22 sports, de la boccia au para-athlétisme en passant par le goalball ou le rugby-fauteuil.

Les Jeux paralympiques, occasion de changer le regard sur le handicap : reportage de Guillaume Battin

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