Lépine 2023 : "C'est une grande fierté d'avoir eu ce prix", se réjouit le co-fondateur de "Dreeft", un système de freinage pour fauteuil roulant
"C'est une grande fierté. On est hyper heureux d'avoir eu ce prix qui va nous permettre de faire connaître un peu plus notre projet", se réjouit lundi 8 mai sur franceinfo Colin Gallois, co-fondateur de la société Eppur et inventeur du système "Dreeft", premier système de freinage pour les fauteuils roulants manuels, et gagnant du Grand Prix du concours Lépine 2023.
franceinfo : Que représente pour vous cette victoire au concours Lépine ?
Colin Gallois : C'est une grande fierté. On est hyper heureux d'avoir eu ce prix qui va nous permettre de faire connaître un peu plus notre projet. On avait déjà été récompensés à plusieurs reprises dans des concours dédiés au handicap ou au design, mais c'était notre première participation au concours Lépine. On est hyper fiers de cette distinction. C'est un concours qui a une très belle réputation.
Comment fonctionne votre système de freinage et en quoi change-t-il la vie des personnes handicapées ?
Notre système de freinage prend la forme d'une paire de roues. Pour en bénéficier, il faut donc remplacer les roues du fauteuil. Une fois qu'elles sont installées sur le fauteuil, elles permettent aux utilisateurs d'arrêter d'utiliser leurs mains comme des plaquettes de frein pour ralentir leur fauteuil. Aujourd'hui, la seule manière de ralentir de fauteuil, c'est de saisir la roue à pleine main. Une fois que la paire de roues Dreeft est installée, il suffit de tirer légèrement la main courante - l'anneau métallique est contre le pneu - vers l'arrière et elle va - dans le cadre de notre système - agir comme les manivelles d'un vélo hollandais, à rétropédalage, où on pédale à l'envers pour activer le système de freinage sans frottement sur les mains et sans effort.
Comment est née cette idée et combien de temps vous avez mis pour la développer ?
Cette idée est née en 2015, à Compiègne, là où on faisait nos études. J'ai croisé un utilisateur de fauteuil roulant devant l'école dans une pente et il n'arrivait pas à freiner son fauteuil. Je me suis demandé pourquoi est-ce qu'il n'utilisait pas ses freins. J'ai posé la question à plusieurs utilisateurs ensuite et la réponse a été la même à chaque fois : parce qu'il n'y a pas de freins sur les fauteuils. Le projet a commencé comme ça.
Vous fabriquez en France et vous vendez le système Dreeft à 2 000 euros, une somme qui n'est pas à la portée de toutes les bourses ?
On est d'accord. On vend aujourd'hui notre produit chez les revendeurs de fauteuils roulants. On a un peu plus d'une centaine de points de vente en France. Le système est commercialisé depuis le début de l'année. On va travailler à faire en sorte qu'il soit de plus en plus accessible notamment en travaillant sur les possibilités de prises en charge. On est en train de lancer une étude clinique qui, on l'espère, donnera suite à une demande de prise en charge par la sécurité sociale.
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