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Handébat 2022 : les propositions des candidats à la présidentielle sur l'allocation aux adultes handicapés

Sept candidats à la présidentielle ou leurs représentants se sont positionnés concernant la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), qui permet à celles et ceux qui en bénéficient d'avoir un minimum de ressources.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne handicapée en fauteuil roulant. Photo d'illustration. (SIMON DAVAL / MAXPPP)

Sept candidats à la présidentielle ou représentants de prétendants à l'Elysée ont participé mercredi 23 mars au Handébat 2022, à la Maison de la Radio et la Musique, à Paris, organisé par plusieurs associations et dont Radio France est partenaire.

Ils ont chacun été invités à se positionner pour ou contre la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), qui permet à celles et ceux qui en bénéficient d'avoir un minimum de ressources. Actuellement, les revenus du conjoint sont en effet pris en compte dans le calcul de cette aide. À l'exception de la représentante du président-candidat, Emmanuel Macron, ils se sont tous prononcés pour.

La déconjugalisation au coeur des débats

La candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, qui avait fait le déplacement, a ainsi estimé que la prise en compte des revenus du conjoint, dans le calcul de l'AAH "vise à nier le caractère individuel du handicap". La candidate socialiste, Anne Hidalgo, elle aussi présente, a elle estimé que la déconjugalisation est une question "d'autonomie" pour les personnes en situation de handicap. Les représentants de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Fabien Roussel (Parti communiste français), Valérie Pécresse (Les Républicains) et Éric Zemmour (Reconquête!, extrême-droite) ont également expliqué, devant l'assistance, que leur candidat est pour cette mesure.

Seule voix dissonante sur ce point, la représentante d'Emmanuel Macron, Sophie Cluzel, a expliqué qu'il n'était pas favorable à la déconjugalisation de l'AAH car "c'est une prestation sociale qui suit exactement la même ligne que toutes les autres prestations sociales, c'est-à-dire que quand on est en couple, on prend les revenus du couple, comme pour le revenu de solidarité active (RSA), comme pour l'AAH, comme pour l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)".

"On me dit souvent qu'on subit le handicap, et pas le reste, on subit aussi la pauvreté malheureusement et on subit aussi la vieillesse."

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées

Handébat 2022

"Ce que le président et le candidat réaffirme c'est 'oui, regardons l'ensemble à ce moment-là des prestations sociales', pour à ce moment-là changer de politique, ne plus compter sur la solidarité familiale et à ce moment-là travailler sur l'ensemble des revenus, des ressources des personnes, mais quelles qu'elles soient, en situation de handicap ou pas", a-t-elle ajouté. Dans une vidéo diffusée pour la première fois, à l'occasion du Handébat 2022, Emmanuel Macron a rappelé la revalorisation "de 100 euros" de l'AAH au cours de son quinquennat.

Porter l'AAH au niveau du smic ?

Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Valérie Pécresse promettent également une revalorisation de l'AAH, dont le montant maximal est fixé, à l'heure actuelle à 903,60 euros. La candidate du Rassemblement national s'engage ainsi à la "revaloriser à 1 000 euros" par mois, si elle est élue.

"Nous voulons porter l'AAH au niveau du Smic", a pour sa part déclaré le député LFI Adrien Quattenens, qui représentait Jean-Luc Mélenchon, car "903 euros, c'est inférieur au seuil de pauvreté". Il a aussi souligné que dans son programme, Jean-Luc Mélenchon veut porter le montant du Smic à "1 400 euros nets."

Fabien Roussel veut lui aussi "revaloriser" l'AAH et "la porter au niveau du Smic", a expliqué Michèle Demessine, venue détailler ses propositions en matière de handicap. Dans son programme, le communiste promet l'augmentation du Smic à 1 500 euros net par mois.

Si Valérie Pécresse envisage elle aussi une augmentation de l'AAH, son représentant, le sénateur LR Philippe Mouiller, s'est montré "très prudent" sur son montant. "L'idée, c'est d'aller certainement sur un système d'indexation de l'AAH pour qu'il y ait une évolution du coût de la vie, et se rapprocher petit à petit du seuil de pauvreté."

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