Autisme : "On nous annonce toujours des sommes faramineuses, mais étrangement sur le terrain, on ne s'aperçoit de rien", dénonce une association
"En matière de prise en charge" de l'autisme, "nous n'avons pas assez progressé", dénonce mardi 2 avril, journée mondiale de sensibilisation, Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autisme France, sur France Inter. Elle note, par exemple, "une attente énorme pour avoir un diagnostic dans les hôpitaux, d'un à deux ans".
En novembre dernier, le gouvernement a lancé un plan qui doit débloquer 680 millions d'euros entre 2023 et 2027 pour une meilleure prise en charge des troubles du neurodéveloppement, dont fait partie l'autisme. "On nous annonce toujours des sommes faramineuses, mais étrangement sur le terrain, on ne s'aperçoit de rien", déplore une nouvelle fois Olivia Cattan. "On est dans une communication à outrance", mais "on n'a pas du tout de véritable action politique" pour "l'inclusion scolaire", le "diagnostic précoce" ou encore de nouvelles places dans les centres, estime la présidente de SOS Autisme France. Elle demande donc à la Cour des comptes d'examiner les dépenses de ce plan et ses effets réels pour les personnes autistes et leurs familles.
"Il y a l'autisme des classes moyennes et l'autisme des pauvres"
D'après Olivia Cattan, "l'école inclusive est au point mort puisque l'on trouve de moins en moins d'auxiliaires de vie scolaire qui acceptent de faire ce métier" qu'elle qualifie de "très précaire". "Dans nos classes surchargées de 30 élèves, on laisse un peu les professeurs démunis. La scolarisation des enfants autistes est en dents de scie puisque l'enfant est renvoyé chez lui quand il n'a plus d'accompagnant la plupart du temps, ce qui crée "énormément de difficultés pour les parents", souligne la responsable associative.
"Les orthophonistes sont remboursés par la Sécurité sociale, mais pas les psychologues, ni les psychomotriciens, ni les ergothérapeutes."
Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autismeà France Inter
La présidente de SOS Autisme France appelle également à une meilleure prise en charge financière des soins nécessaires aux personnes autistes. Par exemple, "une stimulation de quatre heures par jour" est "nécessaire au départ quand on apprend le diagnostic".
Que ce soit pour les soins ou pour la scolarisation, "il y a l'autisme des classes moyennes et l'autisme des pauvres", dénonce Olivia Cattan. "Les familles les plus précaires ne peuvent pas s'offrir cette prise en charge qui est encore à notre charge et qui est coûteuse", précise-t-elle.
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