Un nouveau cas de jumeaux nés de pères différents
Selon le quotidien vietnamien Tuoi Tre, un homme soucieux de vérifier s'il était bien le père biologique des deux enfants nés de son épouse, a demandé à un laboratoire de Hanoï de réaliser un test de paternité. Les résultats, avérés le 8 mars 2016 par le pésident de l'Association de génétique du Vietnam, ont été surprenants : bien que nés le même jour, les deux enfants n’ont pas le même père. Ils sont donc "demi-frères".
Cette situation est loin d’être inédite. Elle découle du fait qu’une femme peut ovuler plusieurs fois au cours du même cycle ovarien. Si les deux ovules sont fécondés au cours d’un même rapport sexuel (par des spermatozoïdes différents), les enfants qui naîtront seront des "faux jumeaux". Mais les spermatozoïdes fécondants peuvent provenir de relations sexuelles différentes. Les biologistes parlent alors de "superfécondation". Ce phénomène concernerait une naissance de faux jumeaux sur 12.
Si les spermatozoïdes n’appartiennent pas au même individu (c’est-à-dire que les relations sexuelles fécondantes ont impliqué des partenaires différents), on parle de superfécondation hétéro-parentale.
En 1992, une analyse publiée dans la revue Acta geneticae medicae et gemellologiae, montrait que sur 39.000 tests de paternité relatifs à des jumeaux, seuls trois cas de "superfécondation hétéro-parentale" étaient recensés (soit un cas sur 13.000). Du fait du recours limité aux tests de paternités, certains auteurs avancent que la fréquence du phénomène pourrait être sous-estimée d’un facteur 30.
De telles affaires sont régulièrement rapportées dans la presse, notamment lorsque l’hétéro-parentalité est particulièrement flagrante (jumeaux particulièrement dissemblables).
Un cas célèbre (il remonte à 1993) est celui d’une superfécondation hétéro-parentale survenue in vitro, aux Pays-Bas, suite à une erreur de manipulation d'un laborantin. Les spermes de deux hommes distincts ont fécondé les ovules d'une même femme… qui a accouché de demi-frères à son corps défendant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.