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Etats-Unis : un hôpital respecte la volonté d'un patient qui avait tatoué "ne pas réanimer" sur son torse

Le cas de ce patient a représenté un dilemme pour les médecins, qui ont fini par le laisser mourir sur l'avis de consultants en éthique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un médecin australien à la retraite, Albert Cutter, montre son tatouage "ne pas réanimer", le 17 février 2005 à Sydney. (MAXPPP)

Un hôpital de Floride a eu affaire à un redoutable cas de conscience : quand un patient a un ordre de ne pas réanimer tatoué sur le torse, faut-il le prendre en compte ? L'homme n'a finalement pas été réanimé et il est mort. L'histoire, qui s'est produite cette année, est racontée dans un article du New England Journal of Medicine (en anglais), paru jeudi 30 novembre.

L'homme en question, âgé de 70 ans, était arrivé inconscient au Jackson Memorial Hospital de Miami, avec des problèmes respiratoires et un taux d'alcoolémie élevé, et sans papiers d'identité sur lui. Le seul signe distinctif qu'il présentait était un tatouage "Ne pas réanimer", dans lequel le mot "Pas" était souligné, accompagné de sa signature.

Son sort tranché par des spécialistes de l'éthique

Ce tatouage a présenté un dilemme pour les médecins. Dans un premier temps, ils ont décidé de "ne pas respecter le tatouage" et d'administrer les soins de base au patient, ne souhaitant pas, dans un cas d'hésitation, "s'engager dans une voie irréversible"

Mais ils ont également fait appel à des consultants en éthique, qui leur ont conseillé de respecter ce message comme s'il s'agissait d'un ordre de ne pas réanimer en bonne et due forme. Aux Etats-Unis, de tels ordres sont normalement placés dans le dossier médical d'une personne, et servent à informer le personnel médical qu'il ne doit pas procéder à une réanimation cardio-pulmonaire.

Après l'arrêt des soins, l'état du patient s'est donc rapidement dégradé pendant la nuit et il est mort peu de temps après. Entre-temps, le patient avait été identifié et son ordre de ne pas réanimer avait été retrouvé dans son dossier du département de la santé floridien, ce qui a convaincu les médecins qu'ils avaient pris la bonne décision.

Un précédent où le tatouage n'était pas sérieux

"Son tatouage a apporté plus de confusion que de clarté", note l'article. Les médecins se sont notamment demandé si les tatouages comme celui-ci pouvaient être le fruit de "décisions malheureuses, prises quand la personne était sous l'influence de l'alcool".

Dans leurs recherches, ils avaient retrouvé le cas d'un patient portant le même tatouage, et dont le dossier médical ne contenait pas d'ordre de ne pas réanimer. Quand il a repris conscience, cet homme de 59 ans a expliqué que l'inscription sur sa peau était le résultat d'un pari perdu dans sa jeunesse, et non un message à prendre au sérieux. Et qu'il n'avait jamais réalisé qu'il pourrait lui coûter la vie.

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