Le glyphosate classé non cancérigène par une agence : les opposants craignent une nouvelle autorisation de la substance en Europe
Le glyphosate n'est pas cancérigène, conclut mercredi l'agence européenne des produits chimiques. La réaction d'une association d'opposants à cette substance sur franceinfo.
L’Agence européenne des produits chimiques a rendu sa décision, mercredi 15 mars : le glyphosate n'est pas cancérigène. C'est la deuxième agence européenne, après celle de la sécurité alimentaire, à ne pas classer ce produit comme potentiellement dangereux.
Cette substance herbicide, utilisée dans le Roundup de Monsanto, a pourtant été classée comme cancérigène probable par l'Organisation mondiale de la santé en mars 2015. Ce nouvel avis de l'agence européenne des produits chimiques est donc une mauvaise nouvelle pour les opposants au glyphosate.
Cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle autorisation du glyphosate en Europe pour une quinzaine d'années supplémentaires. C'est scandaleux !
François Veillerette, porte-parole de l'association Générations futuresà franceinfo
"Ces agences n'ont visiblement pas la même lecture de la science que les spécialistes du cancer de l'OMS, explique François Veillerette. Elles minimisent le poids des études universitaires indépendantes qui montrent que les animaux exposés au glyphosate ont plus de risques de cancer que les autres. Ce niveau de preuve devrait suffire !"
Selon cet opposant, le problème est le niveau d'exigences de preuves "ahurissant" de ces agences, d'où leurs conclusions "totalement à l'opposé" de ce que le Centre international de recherche sur le cancer (qui dépend de l'OMS) obtient."Cela pose problème quand même !", poursuit le porte-parole de l'association Générations Futures.
L'Union Européenne doit trancher
Après une longue bataille, sur fond de campagne active des défenseurs de l'environnement, l'Europe avait repoussé le vote sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour 15 ans. En attendant, la commission s'était résolue à accorder une prolongation de 18 mois à la substance.
Les pays européens vont donc maintenant devoir décider s'ils autorisent de nouveau cette substance, présente dans le Roundup, à long terme. De nombreuses ONG, soutenues par une pétition signée déjà par 500 000 personnes, réclament une nouvelle décision politique et non une autorisation automatique par la commission européenne.
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