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Vidéo "Il faut avoir une sacrée carapace" : Karim est lanceur d’alerte et il dénonce le traitement qui leur est réservé

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Karim Ben Ali est chauffeur routier et lanceur d’alerte. En 2016, il s’est filmé en train de déverser des substances dangereuses alors qu’il devait convoyer des cailloux. Il raconte.
VIDEO. “Il faut avoir une sacrée carapace“ : Karim est lanceur d’alerte et il dénonce le traitement qui leur est réservé Karim Ben Ali est chauffeur routier et lanceur d’alerte. En 2016, il s’est filmé en train de déverser des substances dangereuses alors qu’il devait convoyer des cailloux. Il raconte. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Karim Ben Ali est chauffeur routier et lanceur d’alerte. En 2016, il s’est filmé en train de déverser des substances dangereuses alors qu’il devait convoyer des cailloux. Il raconte.

En décembre 2016 la vie de Karim Ben Ali bascule : il est recruté en intérim par Suez, sous-traitant d’ArcelorMittal pour le transport de déchets depuis l’usine de Florange. Alors qu’il devait convoyer des cailloux et de la ferraille, il se rend d’abord compte qu’il devra transporter des matières dangereuses.

"Et voilà comment on recycle les déchets à Florange (…) on balance de l’acide", dénonce Karim. L’employé décide alors de filmer, ce qu’il affirme être de l’acide, un genre de substance qui doit normalement être recyclé. Le lanceur d’alerte explique avoir filmé "par dégoût" et il voulait que tout le monde voit ce que font "les gros industriels, comme Suez et Arcelor."

"Je morfle"

Aujourd’hui, Karim Ben Ali dénonce le traitement réservé aux lanceurs d’alerte. En effet, il rapporte avoir été insulté et menacé par des ouvriers de ces grands groupes, après la diffusion de sa vidéo. "Je morfle", déplore-t-il. "Je suis une balance", "je suis un vendu", "j’ai fait ça pour l’argent"… Voici ce que Karim Ben Ali entend régulièrement. Mais, il explique que sa santé a également été atteinte : il a notamment fait un burnout, perdu le goût et l’odorat. "Il faut avoir une sacrée carapace", raconte-t-il. "On fait notre devoir citoyen et finalement, à la fin du compte, on est détruit", poursuit Karim.

Le parquet de Thionville a ouvert une enquête préliminaire. Des prélèvements ont été effectués pour déterminer la présence ou non d’acide, mais les résultats n’ont pas encore été communiqués. "Ce que j’attends aujourd’hui, c’est la justice, qu’elle donne les résultats, qu’elle soit sincère", lance Karim Ben Ali.

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