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Échouement du Wakashio au large de l'Île Maurice : un "drame écologique, humain" qui "sera aussi économique", selon une association

Invité lundi 17 août sur franceinfo, Sébastien Sauvage, porte-parole de l’association environnementale Eco-Sud, redoute qu'une autre partie du bateau se brise à son tour et que 30 tonnes de fioul se déversent d'un coup.

Article rédigé par franceinfo
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Le vraquier MV Wakashio, qui s'est échoué fin juillet, s'est scindé en deux samedi 16 août, au large de l'Île Maurice. (FABIEN DUBESSAY / AFP)

"C'est un drame écologique, c'est un drame humain et ce sera un drame économique", a affirmé dimanche 16 août sur franceinfo Sébastien Sauvage, porte-parole de l’association Eco-Sud, qui œuvre pour la biodiversité à l’Île Maurice, alors que le vraquier japonais Wakashio s'est cassé en deux samedi, trois semaines après avoir échoué sur un récif de l'île, où il a déversé 1 000 tonnes de fioul. Il évoque le défi de "coordonner" les différentes actions mises en place sur le terrain.

franceinfo : y a-t-il encore un risque de pollution supplémentaire après l'échouage du bateau ?

Sébastien Sauvage : Il faut toujours se préparer pour le pire. Le bateau s'est cassé en deux. Les opérations de pompage ont été arrêtées, car le temps ne le permet plus : il y a des grosses vagues très puissantes. Il reste à peu près 30 tonnes métriques de produit dans la partie arrière du bateau. Il semblerait que cette partie arrière puisse se casser en deux à son tour. Le bateau se cassera probablement en trois. Le pire, ce serait que les 30 tonnes se déversent d'un coup. Le mieux, ce serait qu'elles ne se déversent pas du tout, et que les opérations de pompage puissent reprendre quand le temps redeviendra plus clément, dans quelques jours.

En quoi cela va avoir un impact sur l'Île Maurice ?

Il y aura des impacts sociaux, sur des gens qui vivent de la mer. C'est quelque chose de traumatisant. Je pense que la population mauricienne vit ça très fortement. Il y a un élan de solidarité énorme, local, international, c'est super. On arrive aujourd'hui, nous, société civile, à discuter, à comprendre ce qui se passe au niveau des autorités. Il y a aussi des enjeux de transparence. La société civile est acceptée au sein du comité national de crise, ce qui permet de comprendre ce qui se passe sur le terrain et de remonter les informations. Les choses sont en train de progresser grâce à la mobilisation. C'est parce que les Mauriciens sont mobilisés que les actions commencent à être plus transparentes. Aujourd'hui, toute la côte est de l'île est menacée, ce sont deux sites Ramsar, l'Île aux Aigrettes... Il y a six zones écologiquement sensibles qui vont être touchées : les rivières, les mangroves, les "wetlands", les herbiers. Dans les forêts de mangrove, il y a plein de crustacés et de poissons qui sont sûrement touchés.

Quels sont les enjeux autour de cette catastrophe ?

Les enjeux seront des enjeux de réhabilitation, de restauration, pour la dernière phase. Mais c'est avant tout des enjeux de nettoyage, de processus de dépollution. L'enjeu majeur, pour nous, société civile, c'est d'être les chiens de garde de la transparence quant aux produits qu'ils vont utiliser pour dépolluer. On ne veut pas augmenter le problème. On a compris qu'il y avait des solutions pour dépolluer qui pouvaient être pires, donc on essaie d'être attentif à ce qui va se passer, et proposer des processus qui incluent des notions de transparence.

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