Viol sur mineurs : "L'ouverture d'un procès est fondamentale" pour les victimes
Claude Halmos, psychanalyste spécialiste de l'enfance et de la maltraitance, est l'invitée du Grand Soir 3 ce mercredi 11 janvier.
"La seule façon dont une victime peut survivre sans devenir folle à un viol, c'est de fuir dans sa tête", explique Claude Halmos dans le Grand Soir 3 ce mercredi. "Elle vit la situation entièrement, mais c'est en partie inconscient et c'est cette mémoire qui va mettre des dizaines d'années à revenir", affirme la psychanalyste.
"Un viol, pour un adulte déjà, est un événement traumatique d'une violence extrême. La victime est seule, face à un agresseur tout puissant et risque la mort. C'est encore pire pour un enfant, il est encore plus impuissant et il n'a pas le minimum de coordonnées pour comprendre ce qui lui arrive", développe la spécialiste de l'enfance et de la maltraitance. "C'est une véritable explosion".
"Comme un crime contre l'humanité"
Claude Halmos est favorable à l'imprescribilité de toutes les affaires de viols sur mineurs. "Ce qui est imprescriptible, rappelle-t-elle, c'est le crime contre l'humanité et il y a des liens entre ces deux crimes : la gravité du traumatisme, l'impuissance totale et les conséquences pour la vie entière et même les générations suivantes. Il ne devrait pas y avoir de prescription pour un crime dont les conséquences n'ont jamais de fin".
Elle insiste : "Même si on ne peut pas punir l'agresseur, avec l'ouverture d'un procès, il y a quelque chose qui a été reconnu et c'est fondamental pour la victime".
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