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Nouveau traitement pour la bronchiolite : la Société française de pédiatrie se réjouit de "l'acceptation très importante des parents"

D'habitude, les parents sont nettement moins" enthousiastes" face aux nouveaux produits, souligne sa présidente, qui évoque "une bonne surprise".
Article rédigé par franceinfo
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La bronchiolite est principalement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), et frappe avant tout les nourrissons, provoquant des difficultés respiratoires qui nécessitent parfois des gestes de kinésithérapie. (JEAN-LOUIS DUBOIS / MAXPPP)

En ville, les pharmacies n'arrivent pas à répondre à la demande des parents munis d'ordonnance pour le Beyfortus qui vise à immuniser les bébés contre le principal virus à l'origine de la bronchiolite. Les "doses vont être réservées aux tout-petits qui vont naître entre fin septembre et mi-janvier", a indiqué mercredi 27 septembre sur franceinfo Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service pédiatrie du CHU de Nantes et chargée par le gouvernement d'accompagner cette campagne. "On a observé depuis sa mise en place le 15 septembre dans les maternités, une acceptation par les familles très au-delà des espoirs qu'on avait pu formuler", s'est félicitée celle qui est par ailleurs porte-parole de la Société française de pédiatrie.

>> Le traitement contre la bronchiolite déjà introuvable en pharmacie, moins de deux semaines après sa sortie

franceinfo : Le traitement contre la bronchiolite, le Beyfortus, est victime de son succès, puisqu'il est difficilement accessible dans les pharmacies, comment l'expliquez-vous ?

Christèle Gras-Le Guen : Ce médicament était disponible pour les maternités à partir du 15 septembre et il était prévu qu'il soit disponible dans les pharmacies fin septembre. On a observé depuis sa mise en place dans les maternités, une acceptation par les familles très au-delà des espoirs qu'on avait pu formuler. Classiquement, les jeunes parents, aujourd'hui, ne sont pas toujours enthousiastes pour les nouveaux produits qui sont proposés, comme le vaccin antirotavirus ou le vaccin anti-méningite B pour lesquels le taux d'adhésion est à peine de 20-30%. La bonne surprise, c'est donc que les parents ont, de façon très importante, entre 60 et 80%, accepté ce nouveau produit et cette immunisation proposée en maternité. Et ça, c'est un excellent signe puisque cela va nous permettre de protéger tous les jeunes bébés à naître pendant la période de l'épidémie et ainsi être protégés des formes graves de la maladie.

Combien de doses ont été commandées pour cet hiver ?

La commande qui a été faite par l'État, une commande très en amont, avant même d'avoir l'autorisation d'utilisation du médicament par la HAS, est de 200 000 doses. Ces doses, qui étaient initialement prévues de manière plus large pour tous les nourrissons de moins d'un an vont être réservées aux tout-petits qui vont naître cet hiver, entre fin septembre et mi-janvier. Tous les parents qui verront le pédiatre avant la sortie de la maternité et le retour à domicile se verront proposer le produit.

Si je suis parent d'un enfant de trois mois par exemple, comment cela se passe ?

Pour les enfants qui font plus de cinq kilos, le produit va être disponible en officine, en maternité, mais sur un dosage qui va être plus important. Ce dosage a été commandé à hauteur d'environ 40 000 doses. Pour l'instant, il est difficile de savoir si la demande sera forte, mais on va pouvoir en prendre la mesure pour préparer l'hiver prochain et ainsi anticiper sur les commandes. On rappelle quand même que c'est un produit qui vient de sortir, que la France est le premier pays à s'équiper d'un tel système de prévention de la bronchiolite et que ce sont 200 000 enfants qui vont être protégés dès cet hiver en France, ce qui est une grande première.

On rappelle que la bronchiolite a été la cause de près de 100 000 passages aux urgences l'hiver dernier. Vous attendez-vous à une baisse du nombre d'hospitalisations dès cet hiver ?

On va surveiller. Il y a des travaux qui se mettent en place pour mesurer l'impact de ces 200 000 premières doses sur le profil de l'épidémie et sur la façon dont les virus vont circuler.

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