Pas d'augmentation des taxes sur l'alcool : "Je suis très déçu", réagit le président de la Fédération française d’addictologie
![](https://www.francetvinfo.fr/pictures/Xa1sKcbnIB1duXSXJuEM-LVuaEU/100x100/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
![La Première ministre a déclaré, le 23 août 2023, qu'il n'y aurait pas d'augmentation des taxes sur l'alcool. (GERARD HOUIN / MAXPPP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/exdSONwYDHD9za9ZnhKIn69z0QQ/0x403:4300x2822/432x243/2023/08/23/64e618271d19b_alcool.jpg)
"C'est une grosse déception pour nous", réagit Amine Benyamina, le président de la Fédération Française d’Addictologie sur franceinfo mercredi 23 août, après que la Première ministre a déclaré sur France Bleu que le gouvernement n'avait pas pour projet d'augmenter les taxes sur les alcools. "On aurait pu faire coup double" avec "une belle mesure à la fois de santé publique et économique", regrette le professeur de psychiatrie et addictologue.
>> Ce qu'il faut retenir de l'interview de la Première ministre Élisabeth Borne sur France Bleu
franceinfo : Comment réagissez-vous à cette annonce ?
Amine Benyamina : Je suis vraiment très déçu. Avec une mesure comme celle-ci, on aurait pu faire coup double. C'est-à-dire, avoir une vraie mesure de santé publique, qui a montré son efficacité ailleurs qu'en France, comme au Royaume-Uni, et on aurait pu engranger quelques recettes qui auraient pu alléger le fardeau des Français. L'alcool coûte très cher aux Français, les maladies liées à l'alcool coûtent à peu près 110 milliards d'euros par an.
Comment expliquer l'augmentation du prix du paquet de cigarettes depuis plusieurs années et pas de l'alcool ?
Le tabac est fabriqué à l'étranger donc c'est plus consensuel. La France est un pays avec une culture viticole.
"Nous avons tous un rapport très ambivalent à l'alcool, et au vin en particulier"
Amine Benyamina, de la Fédération française d'addictologieà franceinfo
Aucun des gouvernements, quelle que soit la couleur politique, n'a réussi à avoir le courage de mettre en place une vraie politique de santé publique, tout en conciliant la possibilité de maintenir une filière viticole à flot. Pourtant c'est possible, nous l'avons dit et écrit à de nombreuses reprises.
Est-ce que la consommation d'alcool a baissé dans les pays qui ont augmenté leurs taxes ?
En Russie, par exemple, avant les évènements [la guerre en Ukraine], on a multiplié par un nombre très important le prix des alcools forts et on a diminué le nombre de morts et le nombre de maladies liées à l'alcool. Il y a un effet quasi arithmétique de balancier vertueux entre le prix des produits qui entraînent des maladies et le nombre de maladies, de morts.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.