Pas d'augmentation des taxes sur l'alcool : "Je suis très déçu", réagit le président de la Fédération française d’addictologie

Elisabeth Borne a dit ce mercredi que le gouvernement ne prévoyait pas d'augmenter les taxes sur les alcools, ce que regrette la Fédération française d'addictologie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
La Première ministre a déclaré, le 23 août 2023, qu'il n'y aurait pas d'augmentation des taxes sur l'alcool. (GERARD HOUIN / MAXPPP)

"C'est une grosse déception pour nous", réagit Amine Benyamina, le président de la Fédération Française d’Addictologie sur franceinfo mercredi 23 août, après que la Première ministre a déclaré sur France Bleu que le gouvernement n'avait pas pour projet d'augmenter les taxes sur les alcools. "On aurait pu faire coup double" avec "une belle mesure à la fois de santé publique et économique", regrette le professeur de psychiatrie et addictologue.

>> Ce qu'il faut retenir de l'interview de la Première ministre Élisabeth Borne sur France Bleu

franceinfo : Comment réagissez-vous à cette annonce ?

Amine Benyamina : Je suis vraiment très déçu. Avec une mesure comme celle-ci, on aurait pu faire coup double. C'est-à-dire, avoir une vraie mesure de santé publique, qui a montré son efficacité ailleurs qu'en France, comme au Royaume-Uni, et on aurait pu engranger quelques recettes qui auraient pu alléger le fardeau des Français. L'alcool coûte très cher aux Français, les maladies liées à l'alcool coûtent à peu près 110 milliards d'euros par an.

Comment expliquer l'augmentation du prix du paquet de cigarettes depuis plusieurs années et pas de l'alcool ?

Le tabac est fabriqué à l'étranger donc c'est plus consensuel. La France est un pays avec une culture viticole.

"Nous avons tous un rapport très ambivalent à l'alcool, et au vin en particulier"

Amine Benyamina, de la Fédération française d'addictologie

à franceinfo

Aucun des gouvernements, quelle que soit la couleur politique, n'a réussi à avoir le courage de mettre en place une vraie politique de santé publique, tout en conciliant la possibilité de maintenir une filière viticole à flot. Pourtant c'est possible, nous l'avons dit et écrit à de nombreuses reprises.

Est-ce que la consommation d'alcool a baissé dans les pays qui ont augmenté leurs taxes ?

En Russie, par exemple, avant les évènements [la guerre en Ukraine], on a multiplié par un nombre très important le prix des alcools forts et on a diminué le nombre de morts et le nombre de maladies liées à l'alcool. Il y a un effet quasi arithmétique de balancier vertueux entre le prix des produits qui entraînent des maladies et le nombre de maladies, de morts.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.