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DataCulte. Tabac : le prix du paquet est-il dissuasif ?

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par INA
France Télévisions

C'est une courbe qui ne risque pas de s'inverser. Huit euros en moyenne aujourd'hui, le prix du paquet coûtera 10 euros en 2020. Avec quels effets sur notre consommation ? L'INA vous répond.

128 %... C’est le taux d’augmentation du prix d'un paquet de cigarettes depuis l’an 2000. En matière de prévention contre la tabagie, taper le porte-monnaie est l’arme privilégiée des gouvernements durant plus de 40 ans.

En France, dans les années 60, plus de la moitié des hommes fumait. Difficile alors d’admettre que le tabac puisse être dangereux pour la santé. Et puis la France était encore grande productrice de tabac à cette époque.

Il faut attendre les années 70 pour que le gouvernement mette en place une politique de prévention basée la hausse de prix. En 1976 exactement, avec Simone Veil, ministre de la Santé... et elle-même grosse fumeuse. Première augmentation d'une longue série qui dure jusqu'à aujourd'hui. A titre d'exemple, entre 2000 et 2016, le paquet est passé de 3 euros 20 à 7 euros. Résultat : le nombre de cigarettes vendues a baissé de moitié sur la même période. Avec de nets reculs de ventes à chaque augmentation massive.

Mais si la consommation de cigarettes manufacturées chute, celle du tabac à rouler, moins cher, connaît un succès grandissant ; 6900 tonnes de tabac à rouler étaient vendues en France en 2004... contre 8900 tonnes en 2016. Soit une hausse de 29% en 12 ans.

Autre effet collatéral bien connu : la hausse de la consommation transfrontalière et de la contrebande. Cette dernière a plus que doublé en douze ans, passant de 210 tonnes en 2005 à 441 tonnes en 2016. Un marché noir qui représenterait 5 à 6 % de la consommation totale de cigarettes en France.

Mais qu'en est-il de la consommation de tabac en France ? Malgré les stratégies de contournement, les politiques de prévention ont un effet... chez les hommes. Ils étaient 72% à fumer régulièrement en 1953, contre un tiers en 2016 (selon des données compilées par l'Institut Gustave Roussy et l'OFTD). Concernant les femmes, c'est l'inverse, la consommation n'a cessé d'augmenter : moins d'une sur dix fumaient dans les années 50. Contre plus d'un quart aujourd'hui (26% en 2016). Et encore, chez les adolescents, garçons et filles fument autant. Il s'agit donc essentiellement d'un rattrapage. Question cigarettes, l'égalité hommes/femmes, c'est pour très bientôt...

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