: Vidéo Comment Le Havre est devenu une porte d'entrée de la cocaïne en France
Depuis la Colombie et ses plantations de bananes infiltrées par les nouveaux rois de la cocaïne jusqu'aux terminaux du Havre, comment la drogue transite-t-elle dans les conteneurs ? Explications dans un document exceptionnel de "Complément d'enquête", le 25 octobre 2018. En voici un extrait.
Le Havre, c'est le plus grand port français pour le transport des conteneurs. Le 6 septembre dernier, la CMA CGM, fleuron français du transport maritime, y inaugurait le Saint-Exupéry : 400 mètres de long pour 59 de large, le plus grand porte-conteneurs au monde. Voilà le visage que le port aime montrer. Mais il y en a un autre, beaucoup plus sombre, que révèle "Complément d'enquête". Le 25 octobre 2018, un document exceptionnel montre comment la cocaïne colombienne transite dans des conteneurs jusqu'aux terminaux du Havre. Le Havre est devenu sa principale porte d'entrée en France.
Dix jours après l'inauguration du Saint-Exupéry, 750 kg de cocaïne ont été ont été découverts dans un conteneur de chips de banane (les bananeraies colombiennes sont infiltrées par les narcotrafiquants). Spectaculaire, mais pas pour autant inhabituel : 900 kg saisis en 2015 ; 1,5 tonne l'année suivante ; 3,5 tonnes en 2017. Une goutte d'eau dans un océan de drogue…
"Les dockers sur Le Havre, c'est vraiment un monde à part"
Comment les trafiquants font-ils sortir leur marchandise des conteneurs à l'insu des destinataires ? Pour cette manœuvre de "rip-off", il leur faut des complices : le plus simple est de les recruter parmi… les dockers. Contre de grosses sommes d'argent, certains acceptent facilement de récupérer la drogue, affirme un trafiquant français. Selon lui, ils ont l'habitude de voler des parfums, et quand on leur propose autre chose, "ils ne disent pas non". La "grapille" à l'ancienne a pris une dimension de trafic mondial.
L'équipe de "Complément d'enquête" va découvrir qu'enquêter sur les dockers, c'est se frotter à une communauté très fermée. Une communauté protégée par un syndicat, la CGT des dockers du Havre, et son patron, Johann Fortier, qui n'ont aucune envie de parler des brebis galeuses. "Un système tout à fait improbable, confie un autre témoin, où une seule personne a le pouvoir de décider de la parole de chacun des acteurs de la communauté portuaire du Havre". Une communauté qui n'hésite pas, semble-t-il, à recourir à l'intimidation. Que risquent ceux qui s'y intéresseraient ? "Se faire casser la gueule, avoir ses locaux abîmés"... Comment cette communauté a-t-elle réussi à imposer la loi du silence à la ville du Premier ministre ?
A suivre dans "Le Havre, coke en stock", un "Document de Complément" à voir le 25 octobre 2018.
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