L'expérimentation du cannabis thérapeutique va être proposée au budget de la Sécu
Le député LREM de l'Isère Olivier Véran a annoncé sur RTL qu'il allait défendre un amendement permettant une expérimentation de l'usage médical du cannabis pendant deux ans.
Le député LREM Olivier Véran va défendre un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) autorisant une expérimentation pour deux ans de l'usage médical du cannabis à partir de janvier.
"Il y a des malades qui en ont besoin et (...) la France est l'un des derniers pays de l'Union européenne à ne pas l'avoir autorisé", a déclaré ce médecin neurologue sur RTL, mercredi 9 octobre. Olivier Véran a évoqué la situation de "milliers de malades" souffrant de "maladies graves", pour lesquels "les dérivés du cannabis peuvent constituer un apport thérapeutique supplémentaire".
L'Agence du médicament (ANSM) a donné son feu vert en juillet à cette expérimentation, selon le cadre proposé par un groupe d'experts, mais on ne savait pas encore quel véhicule serait utilisé pour son lancement. L'expérimentation se déroulera dès "début 2020" et "sur deux ans", "avec des médecins formés à la prescription" et un "vrai suivi scientifique", a rappelé le député de l'Isère, rapporteur général du PLFSS, dont l'amendement a de grandes chances d'être adopté. Elle devrait concerner "environ 3 000 malades".
Une évaluation après deux ans d'expérimentation
Le fait que cette expérimentation soit probablement incluse dans le budget de la Sécurité sociale est un "symbole fort", a commenté le collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT), qui rassemble plusieurs associations de patients. Il y voit en effet la garantie qu'il y aura "les crédits nécessaires à la mise en place de la future expérimentation" et "l'assurance que les patients seront entièrement pris en charge".
L'Organisation mondiale de la Santé vient de déclassifier le cannabis qui ne faisait plus partie de la pharmacopée mondiale et vient de reconnaître l'utilité thérapeutique potentielle de cette molécule.
Olivier Véran, député LREM de l'Isèresur RTL
Une évaluation sera menée au terme des deux ans d'expérimentation et servira de base pour juger de la pertinence d'une légalisation du cannabis à visée médicale. Les produits "pourront être délivrés en pharmacie hospitalière, puis en pharmacie de ville" sous forme "d'huiles, de tisanes, également des fleurs séchées de cannabis que les malades ne fumeront pas" mais ils "pourront être équipés d'un vaporisateur pour vaporiser le cannabis", rappelle aussi Olivier Véran dans un communiqué, évoquant une prise en charge par la Sécurité sociale.
Début avril, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait estimé qu'il serait "absurde" de s'interdire d'étudier les possibilités du cannabis thérapeutique. Mais "il ne s'agit en aucun cas d'une légalisation de la vente de cannabis" à usage récréatif, avait précisé Matignon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.