Au CHU de Villejuif, des consultations spécialisées pour soigner les accros aux jeux vidéo
Si le jeu vidéo est pour certains un passe-temps, pour d'autres il s'agit d'une passion débordante qui peut devenir une addiction ingérable. Pour reprendre leur vie en main, certains "gamers" doivent passer par la case hôpital où des groupes de parole sont organisés.
Tous les participants n'ont pas tous la même addiction (jeux vidéo, mais aussi alcool et stupéfiants), mais ils sont réunis ensemble pour faire le parallèle entre chacune de leur dépendance. "L'objectif principal c'est qu'ils sortent un peu de leur carapace. C'est un lieu à eux, en dehors de la famille, en dehors de leur contexte où ils peuvent parler, se livrer… Et en général, ils s'y sentent plutôt bien. Nous ne sommes pas dans le jugement et nous essayons de leur apporter des outils pour les accompagner dans leurs projets et qu'ils aillent mieux", explique Catherine Marill, infirmière.
Des exercices cognitifs sont également proposés. L'hôpital de jour Paul Brousse de Villejuif spécialisé dans l'addiction propose de nombreux ateliers pluridisciplinaires. Chaque jeune s'y rend deux à trois journées par semaine. Une prise en charge collective intensive pour faciliter l'adhésion au traitement : "Quand on est addict, que ce soit aux substances ou aux jeux, on est plus isolé, on se met plus en retrait, on se marginalise et cela constitue une base commune. Et dès lors que l'on sort de cet isolement, on culpabilise moins, on rencontre d'autres jeunes qui sont aussi dans le soin. Il y a alors quelque chose qui vient de l'ordre du possible. Et tout cela participe au bon déroulement de la prise en charge", souligne le Dr Geneviève Lafaye, psychiatre addictologue.
En moyenne, un jeune accro aux jeux vidéo fréquente durant six mois l'hôpital de jour Paul Brousse de Villejuif, seul établissement en France à proposer ce type de prise en charge.
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