A trop boire, le coeur trinque
Quel est le point commun entre la Bavière et les troubles du rythme cardiaque ? D’après des chercheurs de l’hôpital universitaire de Munich, ce serait la Fête de la bière, la célèbre Oktoberfest, qui a lieu chaque automne en Allemagne. Pour déterminer le lien entre la consommation d’alcool et l'arythmie cardiaque, ils ont mené une étude, sur place, pendant ces célèbres quinze jours où la bière coule à flots.
Munis d'électrocardiogrammes et d'alcootests, ils ont analysé le rythme cardiaque de plus de 3.000 participants. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique European Heart Journal. Verdict : 30% des fêtards alcoolisés présentent une arythmie, contre 1% à 4% de la population en temps normal.
Physiologiquement, le principe est simple pour le Dr Laurent Uzan, cardiologue :
"La consommation aiguë d’alcool va abîmer le cellules cardiaques et créer comme des petites cicatrices, qui vont empêcher l’électricité de passer de façon normale à l’intérieur du muscle. C’est ce qui va favoriser les arythmies. Sur du plus long terme, une consommation chronique va abîmer le muscle cardiaque et donc va l’empêcher de bien se contracter. Cela peut aboutir à de l’insuffisance cardiaque, c’est-à-dire un cœur qui est fatigué."
Et plus les chopes s'amoncellent dans le gosier, plus le risque augmente. Un gramme de plus par exemple et le risque d’arythmie atteint les 75%. Bien sûr, une fois la sobriété retrouvée, le risque chute. Mais à long terme, ces consommations excessives d’alcool peuvent être délétères, si elles sont trop souvent répétées. D'autant que les personnes qui multiplient les états d'ébriété consultent rarement le médecin, car elles n’ont pas toujours conscience du problème.
"Tous ceux qui vont aux urgences sont ceux qui vont ressentir leurs arythmies… Malheureusement, à cause de l’alcoolisation, certains ne ressentent pas toujours ces symptômes et donc ne vont pas consulter. Du coup, beaucoup d’arythmies vont passer inaperçues. Il y a aussi l’association de l’alcool et du Red Bull® qui favorise encore plus les arythmies", précise le Dr Laurent Uzan.
Une raison de plus pour suivre les recommandations médicales de ne pas dépasser les trois verres par semaine.
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