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Dix cartes pour savoir si vous vivez dans un désert médical

Sur l'ensemble de la France, le nombre de médecins reste stable. Pourtant, au niveau départemental, les inégalités sont fortes. Décryptage.

Article rédigé par Kocila Makdeche, Nicolas Enault
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'effectif des généralistes a plongé de 6,5% entre 2007 et 2014 en France, selon un Atlas du Conseil national de l'ordre des médecins, publié le 5 juin 2014. (VOISIN / PHANIE / AFP)

Le Conseil national de l'ordre des médecins a publié, jeudi 5 juin, un Atlas de la démographie médicale. Un document très technique, mais qui témoigne du manque manifeste de praticiens dans certains départements et montre les inégalités de répartitions des spécialistes sur le territoire.

Surtout, cette étude met en lumière les différences d'évolution du nombre de médecins selon les disciplines, entre 2007 et 2014. Alors que le nombre de spécialistes a augmenté de 6,1%, l'effectif des généralistes a plongé de 6,5%. Francetv info a mis le nez dans les statistiques pour dresser un état des lieux de la France autour de cinq spécialités.

Médecine générale

Avec une moyenne d'un praticien pour environ 1 500 habitants, la Seine-Saint-Denis est le département qui compte le moins de généralistes en France. En haut de ce classement, les Pyrénées-Orientales décroche la palme avec un généraliste pour 760 habitants.

La plus grosse perte de médecins est enregistrée par Paris. Près d'un sur cinq a quitté la capitale entre 2007 et 2014. À l'inverse, le Haut-Rhin est le département le plus attractif avec une hausse de 4,2%.

Par rapport aux autres spécialités, la baisse du nombre de médecins généralistes est manifeste. Actuellement, le tableau de l'Ordre des médecins recense 90 630 généralistes sur tout le territoire, soit 6,5% de moins qu'en 2007. Une tendance à la baisse qui laisse présager d'une nouvelle diminution de 5% d'ici 2020.

Ophtalmologie

Sur l'ensemble de la France, le nombre d'ophtalmologues reste relativement stable. Ils sont cependant très peu nombreux : dans 90 départements, ils ne dépassent pas la densité d'un médecin pour 10 000 habitants.

Certains départements, comme le Gers ou les Vosges, ont connu une baisse spectaculaire du nombre d'ophtalmologues. À l'inverse, la Corse du Sud a vu son nombre de spécialistes augmenter de plus de 65%. Une progression à relativiser cependant : le département ne compte que 15 spécialistes.

Psychiatrie

Voici l'une des rares disciplines en progression. En sept ans, la psychiatrie enregistre en moyenne l'arrivée d'un nouveau médecin pour dix déjà en activité. Et c'est à Paris qu'on retrouve le plus de ces spécialistes.

Mais la grande championne, c'est la Lozère. Le département a doublé son effectif de psychiatres en sept ans. À l'inverse, le plus mal loti est le Cantal, qui perd plus de la moitié de ses spécialistes.

Pédiatrie

La France compte 7 000 pédiatres en 2014, soit 8% de plus qu'en 2007. Les départements les mieux pourvus sont Paris, les Hauts-de-Seine ainsi que les Bouches-du-Rhône. A l'inverse, il n'y a qu'un spécialiste pour plus de 30 000 habitants en Haute-Loire et dans l'Indre.

En termes d'évolution, l'Indre (-66,7%) et l'Allier (-62,5%) sont les départements qui ont connu les plus grandes baisses en terme de médecine pédiatrique.

Gynécologie

C'est à Paris que l'on trouve le plus de médecins spécialisés en gynécologie médicale et obstétrique, avec un spécialiste pour 4 000 habitants. Mais ils sont peu nombreux dans un grand nombre de départements.

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