Difficultés à lire, écrire, calculer ou à se concentrer... Qu'est ce qui provoque les troubles "dys" ?
Sept millions de Français sont concernés aujourd'hui par des troubles "dys" (dyslexie, dyspraxie, dysphasie mais aussi troubles de l'attention). Des troubles provoqués par de mauvaises connexions neuronales entre les différentes parties du cerveau qui servent à traiter les informations.
Le 9 octobre se tient la journée nationale des troubles "dys". En France, sept millions de personnes sont atteintes de dyslexie, dyspraxie ou encore de dysphasie. Des troubles qui affectent leur travail, leur scolarité et leur santé psychique.
Mais d'où viennent ces troubles ? Parmi les chercheurs, il y a un consensus pour dire que les troubles "dys" sont provoqués par de mauvaises connexions neuronales entre les différentes parties du cerveau qui nous servent à traiter les informations. Selon la neuro-pédiatre Catherine Billard, ces troubles apparaissent dès la grossesse : "Le développement cérébral et en particulier les connexions neuronales pendant la vie embryonnaire ne sont pas comme pour un enfant typique. Et ces anomalies vont se manifester quand le cerveau a besoin d'agir : par exemple, elles vont se manifester lors de l'apprentissage de la lecture pour la dyslexie", explique-t-elle.
Pas de technique ou de médicament miracle
Un dyslexique peut aussi avoir du mal à calculer ou à maîtriser ses gestes. Souvent, plusieurs fonctions sont affectées, à des degrés plus ou moins importants, mais il n'y a pas de déficience intellectuelle. "Dans le cerveau, certains circuits, qui servent précisément à connecter les parties du traitement visuel et les parties du traitement auditif et linguistique, ne se mettent pas en place", explique le neurologue Michel Habib. Ces différentes parties du cerveau sont comme un circuit électrique mal câblé, poursuit-il.
C'est comme un fil électrique qui unirait à l'intérieur d'un circuit une bobine et un moteur. Si les câbles qui unissent ces différentes parties sont de mauvaise qualité, la transmission ne pourra pas se faire et le circuit ne jouera pas son rôle dans l'apprentissage.
Michel Habib, neurologueà franceinfo
Pour l'instant, il n'existe pas de technique ou de médicament miracle mais là aussi la recherche avance. Une étude récente a montré que chez les personnes "dys", les zones du cerveau qui communiquent mal n'arrivent pas à se mettre au même rythme, les ondes qui circulent sont désynchronisées. Michel Habib propose un traitement tout simple : la musique ou la danse. "Il a été prouvé qu'en s'aidant de rythmes extérieurs, comme peuvent le faire la musique ou tout simplement un métronome ou un geste rythmique comme on peut le faire dans la danse, vont à la longue permettre à ces régions cérébrales qui sont mal synchronisées entre elles de se resynchroniser grâce à ces impulsions extérieures données par la musique."
Ce qui est aussi recommandé ce sont des séances d'orthophonie, d'ergothérapie, d'orthoptie, et un suivi psychologique. Des adaptations pédagogiques sont aussi prévues à l'école car ces troubles "dys" touchent entre un et deux élèves par classe.
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