Santé : "On pourrait imaginer que les jeunes médecins exercent un minimum dans les zones défavorisées", estime une association de défense des patients
Alors que la loi santé est examinée à l'Assemblée nationale, l'association Le lien fait une proposition pour lutter contre les déserts médicaux.
Le projet de loi Santé, censé apporter un meilleur accès aux soins, arrive lundi 18 mars à l'Assemblée nationale. Parmi les points les plus discutés, la fin du numerus clausus pour les étudiants en médecine, la nouvelle carte hospitalière, un effort accru sur le numérique et la lutte contre les déserts médicaux. "On pourrait très bien imaginer que les jeunes médecins exercent un minimum de temps dans les zones défavorisées", a expliqué sur franceinfo Claude Rambaud, Vice-Présidente de l’association Le lien (Association de Défense des Patients et des Usagers de la Santé), membre du Conseil d’administration de France Assos Santé.
franceinfo : Que pensez-vous de ce projet, notamment sur les déserts médicaux ?
Claude Rambaud : Il faut bien prendre des mesures. Jusqu'à maintenant on est en échec sur toutes les mesures qui ont été prises, il faut en essayer une nouvelle. Je pense que c'est une bonne nouvelle que de dire que les internes au cours de leurs études iront faire un stage en médecine généraliste et en médecine de ville. C'est une bonne chose, cela manque depuis longtemps.
Certains estiment que les étudiants faisant des stages en médecine de ville seront moins bien formés. Qu'en pensez-vous ?
Il faudra voir ce que ça va donner. Je ne crois pas que le fait d'aller faire un stage en médecine de ville donne des médecins moins bien formés. Je pense qu'au contraire ils vont être bien mieux formés. Après ce que l'on pense c'est une chose, l'expérimentation c'en est une autre. Il faut essayer. On n'a pas de solution aujourd'hui. Est-ce que vous croyez que c'est mieux que les patients ne puissent pas accéder à un médecin ? Ce n'est pas mieux. C'est vrai que le numerus clausus ne répondra pas immédiatement.
Faut-il obliger les médecins à s'installer dans des zones désertes ?
Au moins à la sortie de leurs études. Il faut savoir qu'en France les études ne sont pas payantes comme dans certains pays. C'est la moindre des choses qu'avoir un service rendu médical aux patients qui financent tout le système. Donc, on pourrait très bien à la sortie des études ou en fin d'études imaginer que les jeunes médecins exercent un minimum de temps dans les zones défavorisées sur le plan des équipements médicaux.
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