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Comment le poisson zèbre répare les lésions de sa moelle épinière

Star des laboratoires, le poisson zèbre pourrait détenir la clé d'un traitement permettant de réparer la moelle épinière, selon une étude publiée ce 3 novembre.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 

Les poissons zèbres sont (notamment !) connus des chercheurs pour leur étonnante capacité à régénérer leur moelle épinière. Des chercheurs annoncent être parvenu à isoler l’une des protéines clef du processus. Leurs travaux, parus dans la revue Science, pourraient selon eux conduire à terme à un traitement régénérateur de la moelle épinière chez les humains.

Chez ces animaux, une rupture de la moelle épinière déclenche un processus réparateur qui entraîne la formation d'un véritable pont entre les neurones. Les premières cellules sur les deux bords de la blessure se projettent à une distance des dizaines de fois supérieure à leur propre longueur pour combler l'espace créé par la lésion. Par la suite, les cellules nerveuses se développent sur ce "pont". La guérison est complète huit semaines après la blessure, rétablissant la mobilité du poisson.

Une analyse génétique a permis aux chercheurs d'isoler sept gènes particulièrement actifs codant des protéines importantes dans la régénération des tissus. L’un d’eux, qui participe à la production d'une protéine baptisée CTGF, est apparu jouer un rôle décisif pour la régénérescence cellulaire dans la moelle. En effet, lorsque les chercheurs ont inhibé l'expression de cette protéine CTGF, les poissons zèbres ne sont pas parvenus à régénérer leurs tissus.

Humains et poissons zèbres partagent un grand nombre de gènes, dont celui produisant la protéine CTGF, qui est à 90% similaire à celle de cet animal. Quand les chercheurs ont inséré la version humaine de ce gène à l'endroit d'une blessure de la moelle épinière de poissons zèbres, les tissus se sont régénérés, redonnant aux poissons leur mobilité. "L'effet de cette protéine est frappant", soulignent les auteurs de l’étude.

Cependant, ils estiment qu'elle n'est probablement pas suffisante pour réparer à elle seule la moelle épinière chez les humains. Ce processus est plus complexe chez les mammifères parce que des tissus cicatriciels se forment autour de la blessure, expliquent-ils.  Mais des recherches vont être entreprises, probablement avec des souris, pour déterminer avec quels types de cellules de mammifère cette protéine pourrait induire une régénérescence des tissus.

avec AFP

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