De moins en moins de médecins généralistes en France
C'est le Conseil national de l'ordre des médecins qui publie des chiffres jeudi : il y a aura bientôt moins de médecins généralistes que de spécialistes. La bascule pourrait avoir lieu en 2020. En cause, le fait que les jeunes médecins préfèrent s'orienter vers d'autres spécialités, en particulier la chirurgie qui sont moins contraignantes et mieux rémunérées.
Globalement, au cours des sept dernières années, le nombre de médecins généraliste a diminué de 6,5 %. Une seule région voit leur nombre augmenter : les Pays de la Loire. Alors pour compenser cette fuite des généralistes, les médecins à le retraite sont de plus en plus nombreux à reprendre le stéthoscope. Cette possibilité pour les médecins de cumuler emploi et retraite remonte à 2003. En plus de leur retraite, ils peuvent donc bénéficier de revenus supplémentaires et il n'y a aucun plafond fixé.
Le nombre de médecins retraités explose
Jusqu'en 2011, le nombre de ces médecins actifs retraités est resté assez faible mais depuis leur nombre explose. Actuellement ils sont près de 13.000 à exercer, et ce chiffre a plus que doublé au cours des trois dernières années. L'âge moyen de ces médecins retraités qui conservent une activité est légérement inférieur à 69 ans, 80 % sont des hommes et ils exercent majoritairement dans le secteur libéral, une faible partie sont salariés ou travaillent en établissement.
Selon le président de l'Inter Syndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) Julein Poimbeuf, ce désintérêt pour la médecine générale s'explique avant tout par le format des études de médecine. "Il y a trop peu de stages en médecine générale pour les étudiants qui n'ont qu'un seul stage de six mois obligatoire ."
"Les étudiants effectuent surtout des stages dans les services hospitaliers et sont plus en contact avec d'autres spécialités. Ce n'est pas étonnant qu'ils aillent vers un exercice où ils sont plus à l'aise ", explique Julien Poimbeuf. "*On a un
enseignant pour 103 élèves quand pour d'autres spécialités, on en a un pour cinq* ".
De son côté Claude Leicher, le président de MG France ne veut pas sombrer dans le pessimisme : "Cela baisse un peu moins vite que ce qu'on craignait. "
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.