Ces étudiants français qui partent en Roumanie pour faire médecine
A l'université de Médecine et de Pharmacie de Cluj, 450 Français suivent des études de médecine. Ces étudiants ont à peu près tous le même profil : après deux échecs au très sélectif concours d'après-première année de médecine en France, ils n'ont plus eu le droit de se présenter. Alors, comme Nina Coquerel, ils se sont dirigés vers la ville de Cluj pour au moins 6 ans d'études.
Sur les 400 candidatures reçues cette année, seulement 90 élèves ont été sélectionnés. La Roumanie, après la Belgique, impose désormais des quotas d'étudiants Français. Le programme d'études est le même qu'en France mais c'est la méthode qui change, explique Pierre Souche, élève de 3e année.
Si les cours sont en Français, les élèves apprennent aussi le Roumain pour dialoguer avec les patients. Selon les professeurs, les Français sont des étudiants modèles, et même s'ils n'étaient pas les meilleurs élèves en France, leur motivation pourra faire d'eux de très bons médecins.
Une seconde chance
Le but pour tous ces élèves exclus du système français à cause du numerus clausus, c'est d'y revenir plus tard, par la petite porte. Au bout de 6 ans, grâce à leur équivalence européenne, ils peuvent passer, en France, l'ECN, l'examen classant national, pour ensuite terminer leurs études, leur internat, chez eux. Et là, plus de sélection, il y a de la place pour tout le monde, 8.000 postes par an.
Les Français formés à Cluj ne sortent en général pas avec un très bon classement, ce qui veut dire, pas de spécialité ou de région en vue. Mais ces étudiants, dans l'ensemble, ne font pas la fine bouche. Médecin généraliste, zones où l'on manque de praticiens (la Corrèze, la Sarthe, ou encore l'Ardèche)… Des postes auxquels ils disent oui, à partir du moment où ils sont médecins.
Ce phénomène reste récent et minoritaire. Mais bientôt, 80 élèves de Cluj se présenteront chaque année à l'ECN. On estime qu'il y a actuellement 10.000 à 20.000 étudiants français en médecine à l'étranger. Une bonne partie sera tôt ou tard candidate au retour. De quoi faire exploser à terme le système français de numerus clausus et remettre en cause la formation actuelle de nos médecins.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.