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Santé : comment concilier une grossesse avec un cancer du sein ?

Une femme sur huit en France est concernée par la question. Certaines sont déjà enceintes quand elles apprennent qu'elles sont malades, d'autres aimeraient avoir un bébé après leur traitement. Et c'est possible. Tout est une question d’adaptation des soins.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une grossesse pendant ou après un cancer du sein reste possible (photo d'illustration). (LOIC VENANCE / AFP)

Quand elle a appris qu'elle avait un cancer du sein à 35 ans, Céline était loin de penser à une grossesse. C'est sa sœur qui l'a convaincue de congeler ses ovocytes, au cas où. "Sur le moment, je lui avais dit : mais je n’ai pas de compagnon, c’est mort, je n’aurai jamais d’enfant. Laisse-moi tranquille, oublie-moi ! Il faut que je parte au combat.' Et puis après, on se pose deux secondes et on se dit : oui, elle a raison. On peut encore avoir des enfants, même après 40 ans. Peut-être que je rencontrerai quelqu’un. On verra".

Une fois opérée et traitée par chimiothérapie, Céline a pu mettre son traitement en pause le temps de concevoir son bébé mais avant, "il a fallu que je fasse deux ans d’hormonothérapie", explique-t-elle.

"Au milieu de toutes ces épreuves, j’avais rencontré mon compagnon et on avait envie de se projeter avec un petit bébé."

Céline, atteinte d'un cancer du sein à 35 ans

à franceinfo

"J’ai refait plein d’examens pour savoir s’il n’y avait pas quelque chose de sous-jacent qui se cachait ou se développait tout doucement pour pouvoir concevoir un bébé", précise-t-elle. Finalement, Céline n'a même pas eu besoin d'une procréation médicalement assistée. Elle est tombée enceinte naturellement au bout d'un an. Aujourd'hui, elle a repris son traitement d'hormonothérapie.

La chimio est possible pendant la grossesse

L'interruption des traitemenst hormonaux n'entraîne pas de pertes de chances, d'après son médecin, Christelle Rousset-Jablonski, gynécologue au centre anti cancer de Lyon. "Depuis cette année, on a les résultats d’une étude qui a évalué un arrêt transitoire de cette hormonothérapie après au moins deux ans de prise et avec l’idée de reprendre après la grossesse, fait-elle valoir. Les premiers résultats sont rassurants, c’est-à-dire que les femmes qui font cette pause n’ont pas plus de récidive que les femmes qui la prennent en une fois".

Et puis, il y a aussi des femmes qui apprennent qu'elles sont malades alors qu'elles sont déjà enceintes. Dans ce cas il faut adapter le traitement : on ne peut pas faire de radiothérapie, d'immunothérapie ou de thérapie ciblée, mais les opérations ou la chimiothérapie sont possibles car les molécules de chimio utilisées contre le cancer du sein ne sont pas contre-indiquées en cas de grossesse.

Une grossesse avec ou après un cancer, c'est possible : reportage d'Anne-Laure Dagnet

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