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Santé : 23% des Français pensent que boire un peu de vin diminue le risque de cancer, selon le baromètre de l'INCa

Une étude de l'Institut national du cancer montre que les Français s'estiment bien informés sur le cancer et minimisent les risques liés à leur comportement, notamment les liens avec le tabagisme ou la consommation d'alcool.
Article rédigé par franceinfo
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L'institut national du cancer dément l'idée que boire un verre de vin réduit le risque de cancer. C'est le risque d'accident cardiovasculaire qui peut être diminué. (JEFF PACHOUD / AFP)

Environ sept Français sur 10 déclarent avoir des informations solides sur les cancers, prévient l'Institut national du cancer (INCa), qui dévoile lundi 30 janvier son Baromètre Cancer 2021, en partenariat avec Santé Publique France. Ce baromètre, publié tous les cinq ans, permet de montrer comment les Français perçoivent le cancer et agissent face à la maladie. L'enquête est menée auprès de 5  000  personnes âgées entre 15 et 85  ans.

Si les Français s'estiment bien informés sur les causes du cancer, ils ont cela dit tendance à minimiser les risques liés à leur comportement. Selon ce baromètre, une partie de la population sous-estime totalement le lien entre le tabac, l'alcool et le cancer, alors que ce sont la première et la deuxième cause de cancer en France. Ainsi, 23% des personnes interrogées pensent que boire un peu de vin diminue le risque de cancer.

Ce chiffre peut s'expliquer par la multiplication des "messages contradictoires", indique à franceinfo Suzette Delaloge, directrice du programme de prévention personnalisée des cancers de l'Institut Gustave Roussy.

"L'alcool à toute petite quantité peut être un peu protecteur sur certains risques cardiovasculaires, mais pas du tout sur le cancer. Au contraire, il augmente les risques de beaucoup de cancers."

Suzette Delaloge, oncologue

à franceinfo

Par ailleurs, seul un fumeur sur cinq considère qu'il y a un risque de cancer lié au tabac au-delà de 20  cigarettes par jour. Et plus d'un Français sur deux est persuadé que faire du sport permet de nettoyer ses poumons du tabac.

Le cancer considéré comme une fatalité génétique

Il faut y voir un "besoin de se sécuriser", de se "rassurer", explique à France Inter Norbert Ifrah, président de l'Institut national du cancer. Autre point d'inquiétude, cette fois concernant les cancers de la peau  : les Français minimisent grandement l'impact d'une exposition excessive au soleil ou aux UV artificiels sur la probabilité de souffrir un jour d'un cancer. Les Français surestiment en revanche le poids de l'hérédité face au cancer, craignant une sorte de fatalité alors que seuls 10% des cancers ont une origine génétique.

Pour lutter contre ces fausses informations, Suzette Delaloge met en avant la nécessité d'informer des risques et évoque "l'enjeu de créer de nouveaux professionnels de santé plus dédiés à la prévention des cancers ou d'autres maladies". La prévention peut être d'autant plus efficace que près de la moitié des cancers sont évitables car ils sont liés aux modes de vie. D'ailleurs, certaines connaissances progressent, notamment concernant l'alimentation : alors que 19 000 cancers sont attribués chaque année à une alimentation déséquilibrée, les messages sur les risques liés à la consommation excessive de viande rouge ou de charcuterie et sur les bénéfices des fruits et légumes sont mieux retenus.

Le baromètre s'intéresse également à la cigarette électronique, perçue nocive pour la santé par trois Français sur quatre. Plus de la moitié des personnes interrogées considèrent qu'elle est même plus dangereuse que la cigarette traditionnelle. L'Institut national du cancer révèle aussi que 10% des vapoteurs n'avaient jamais fumé avant de se mettre à la cigarette électronique.

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