Nouveau dépistage du cancer du sein : "On a des chances majeures que ça marche", se réjouit l'oncologue Suzette Delaloge
Une étude inédite a été lancée août dernier en France pour mieux dépister les cancers du sein.
Chaque année en France, 54 000 nouveaux cas de cancer du sein sont découverts, mais moins de 50% de femmes se prêtent aux mammographies préconisées. Une étude inédite, MyPeBS (My Personnal Breast Screening), a été lancée août dernier en France pour mieux repérer les cancers du sein. Avec cette étude, "on a des chances majeures que ça marche", a déclaré mardi 17 septembre sur franceinfo Suzette Delaloge. Cette oncologue à Gustave-Roussy est la coordinatrice de MyPebs, une étude européenne pour un dépistage personnalisé du cancer du sein.
franceinfo : L'étude doit durer six ans. Vous cherchez 20 000 femmes. Dans quel but ?
Suzette Delaloge : Cette étude est financée par l'Union européenne. Elle a été créée par nous avec beaucoup de partenaires européens. L'idée est de démontrer que l'on peut faire mieux que le dépistage actuel en proposant un dépistage personnalisé. On a des chances majeures que ça marche.
Comment va se dérouler cette étude ?
On va comparer pendant quatre ans chez des femmes un dépistage standard habituel à un dépistage adapté aux risques individuels de chaque personne de développer un cancer dans les années qui viennent. Le risque est évalué à partir des données personnelles, de l'histoire familiale, et d'un test génétique fait par un prélèvement salivaire. Beaucoup de femmes font des mammographies pour rien puisqu'elles ont un risque faible, et on veut essayer de faire moins de mammographies, pour être moins nocifs. Elles irradient, et peuvent donner de faux "positifs".
Qui peut participer ?
Toutes les femmes de 40 à 70 ans peuvent y participer. Elles vont recevoir, pour les plus de 50 ans, une invitation par leur centre d'organisation de dépistage. L'étude n'a lieu que dans 30 départements. Les examens sont pris en charge par la Sécurité sociale. Cela demande peu de choses aux femmes. Une visite d'inclusion qui dure une petite heure et ensuite elles doivent donner des nouvelles en ligne chaque année.
Les femmes à très haut risque peuvent-elles participer ?
Dans l'étude n'entrent pas les femmes qui sont déjà identifiées comme à très haut risque, des femmes à prédisposition héréditaire avec la présence d'un gêne. On ne va pas prendre non plus des femmes qui ont déjà eu un cancer du sein. On est dans une population générale avec des femmes qui ont des antécédents familiaux mais pas énormes et chez qui on va identifier un risque plus élevé à partir de l'histoire familiale, la densité mammaire.
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