Apnée du sommeil : l'Agence du médicament presse Philips de remplacer ses respirateurs défectueux
L'industriel néerlandais a lancé un rappel mondial de ces appareils, dont 370 000 en France, en juin dernier. Mais très peu ont été remplacés jusqu'à présent.
Ils aident des millions de Français à respirer la nuit. Mais certains respirateurs peuvent être dangereux. Il y a sept mois, le fabricant Philips a annoncé le rappel d’appareils d’aide à la respiration à cause d’un risque de cancer dû à la dégradation d’un composant.
Sauf que ces rappels prennent beaucoup de retard, seule une infime part des 370 000 utilisateurs français souffrant d’apnée du sommeil ou encore de BPCO, de bronchite chronique, ont pu échanger leur dispositif. Selon l'ANSM, seuls 7% des patients ont pu changer leur respirateur.
A l'origine du problème : une mousse insonorisante à l'intérieur de l’appareil, qui, en se dégradant, relâche deux composés organiques volatiles, risquant de provoquer irritation, maux de tête, asthme et même potentiellement un cancer.
"Décision de police sanitaire"
Malgré son rappel lancé mi-juin au niveau mondial pour plusieurs de ses modèles fabriqués avant le 26 avril 2021 (la liste est disponible ici), le fabricant néerlandais traîne à remplacer ces machines. Or, Philips détient le monopole sur ces différents respirateurs destinés aux très nombreuses personnes qui nécessitent de l’oxygène à la maison.
L'ANSM, l’Agence de sécurité du médicament, a réuni tous les acteurs pour tenter de faire avancer le dossier. De son côté, Philips promet de remplacer tous les appareils d’ici la fin de l’année. Mais l’Agence de sécurité du médicament insiste : il faut aller plus vite.
Mardi 8 février, l'autorité a indiqué prendre une "décision de police sanitaire" dans les prochains jours, une sorte de mise en demeure visant à contraindre Philips d'assurer un remplacement rapide des appareils visés.
"Aujourd'hui, nous savons que seulement 7% des appareils ont été remplacés par Philips. Cette situation n'est pas acceptable au regard de l'ensemble des patients qui, aujourd'hui, sont aujourd'hui exposés à un appareil Philips. Aussi, nous souhaitons absolument que d'ici juin 2022, 75% des appareils aient été remplacés. On souhaite aussi que les patients soient clairement informés et que nous ayons mensuellement un état d'avancement très précis de la part de Philips au regard de ces remplacements d'appareils", indique Dr Caroline Semaille, directrice générale adjointe de l'ANSM.
En l’absence d’alternative, les médecins, la Société savante de Pneumologie conseillent quand même aux patients de continuer d’utiliser ces appareils en attendant leur remplacement. Le bénéfice de ces ventilateurs l’emporte sur le risque, argumentent les spécialistes.
Les conseils de l'ANSM dans le cadre du rappel mondial de certains appareils Philips de ventilation et de PPC :
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