Annonces de Gabriel Attal sur la santé : "Ça ne résout pas nos problèmes dans les territoires ruraux", déplore l'Association des maires ruraux de France
Pénalité de cinq euros pour les patients en cas de rendez-vous médical non honoré, augmentation du nombre de places en facultés de médecine, expérimentations dans plusieurs départements de l'accès direct aux spécialistes, sont parmi les mesures détaillées par le Premier ministre Gabriel Attal dans un entretien publié par plusieurs titres de la presse régionale, pour répondre à la crise des soins de ville. "Ça ne résout pas nos problèmes dans les territoires ruraux", déplore sur franceinfo Gilles Noël, vice-président de l’Association des maires ruraux de France.
L'élu, qui est également maire de Varzy, dans la Nièvre, se dit "dubitatif" vis-à-vis de la mesure de pénalité, dont le montant fixé à 5 euros vient d'être révélé par Gabriel Attal, car pour les "six millions de Français qui n'ont pas de médecin référent", "pour eux la taxe lapin ne s'imposera pas puisque c'est la croix et la bannière pour pouvoir accéder à un médecin". Cela ne changera pas la situation faite de "salles d'attente hyper remplies" et de "médecins débordés". Autrement dit, "le monde rural ne se réjouit pas de ce genre de chose qui est plutôt un écran de fumée qu'autre chose". Gilles Noël est également très critique du rôle que va prendre le praticien : "J'avais cru que le médecin était là pour nous soigner. Là, maintenant, il va être là pour nous fliquer."
"Beaucoup de yakafokon"
En revanche, il salue l'expérimentation dans treize départements ouvrant la possibilité d'aller consulter un spécialiste sans passer par un généraliste, ainsi que la possibilité pour les pharmaciens de vendre des antibiotiques pour les angines et cystites. Des mesures qui sont "un plus", pour Gilles Noël, "pour permettre aux gens de pouvoir a minima être pris en charge, par une infirmière, par un pharmacien, par un kiné". Il poursuit : "On est assez content de voir que les professionnels de santé vont pouvoir maintenant, dans la mesure des négociations qui s'engageront avec eux, pouvoir apporter un plus, sans écarter le médecin évidemment, mais sans forcément passer par cette case qui nous est souvent difficile à atteindre".
Mais globalement, sur l'ensemble des annonces, dont les principales mesures demandent encore des précisions, Gilles Noël estime qu'il y a de la part du gouvernement "des intentions", mais "beaucoup de 'yakafokon'", des mesures trop vagues. "Et pour nous, ça ne résout pas nos problèmes dans les territoires ruraux", conclut-il.
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